Une nouvelle étude internationale réalisée en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Pologne et en Suède, analyse l'évolution des attitudes à l'égard de l'OTAN suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le soutien à l'adhésion progresse depuis l'invasion de l'Ukraine
En Grande-Bretagne, le soutien à l'adhésion à l'OTAN est passé de 59% en mars 2019 à 68% en mars 2022*, et en Allemagne de 54% à 64%. A noter : cette question utilisait une échelle en cinq points, incluant une option "ni pour ni contre".
En France, le nombre de personnes favorables à la présence du pays au sein de l’OTAN a progressé de 8 points (de 39% à 47%), tandis que l'opposition est restée stable (15-16%).
En Suède, où l'on débat depuis longtemps de l'adhésion à l'OTAN mais qui reste pour le moment en dehors de l'alliance, le soutien à l'adhésion est passé de 36% en 2019 à 44% début mars. Dans le même temps, l'opposition a chuté de 27% à 22%.
Les citoyens sont-ils prêts à s'engager dans une défense collective ?
L'alliance de l'OTAN repose sur un mécanisme appelé "Article 5", qui stipule qu'une attaque contre un membre de l'OTAN sera considérée comme une attaque contre tous les membres. Cet article n'a été invoqué qu'une seule fois dans l'histoire, par les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.
L'article 5 contraint les membres de l'OTAN à s'entraider, et la majorité des personnes interrogées dans chacun des pays (58-81%) soutiennent le maintien de cet engagement.
Mais sont-ils prêts à le mettre en oeuvre si besoin ?
Les Européens seraient particulièrement disposés à venir en aide à la France, si le pays était attaqué par la Russie (51-71%). L'Allemagne arrive en seconde position (48-66%).
En bas de la liste se trouve la Turquie, elle-même membre de l'OTAN. Moins de la moitié des personnes interrogées dans chaque pays seraient prêtes à utiliser leur armée nationale pour protéger la Turquie des attaques russes (22-40%).
Les Européens sont encore plus nombreux à considérer que l'OTAN est importante pour la défense de l'Occident
L'évolution la plus conséquente est observée en Suède, pays non-membre, où deux tiers des habitants (66%) sont conscients du rôle important joué par l'OTAN, contre 50% en 2019. Un changement similaire est constaté en Allemagne (de 53% à 66%), tandis qu'une majorité de Français en est également convaincue (54%, contre 42% en 2019).
Qui gagnerait dans une guerre entre l'OTAN et la Russie ?
Si l'OTAN et la Russie devaient entrer en conflit, les citoyens interrogés sont convaincus que l'OTAN sortirait victorieuse. On remarque que les Français sont les moins confiants : 45% d’entre eux pensent que l’OTAN remporterait la victoire, contre 63% des Suédois et 78% des Polonais.
Méthodologie :
Etude Omnibus réalisée du 1er au 15 mars 2022 auprès de 8 696 personnes dans 7 pays (Allemagne, France, Italie, Espagne, Grande-Bretagne, Pologne, Suède). Toutes les enquêtes ont été menées en ligne. Les échantillons sont représentatifs de la population nationale selon la méthode des quotas.