La période de transition du Brexit arrivera à son terme le 31 décembre prochain. Alors que les négociations n’ont pas encore abouti - laissant planer le doute quant à l’avenir des relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne - de nombreuses entreprises britanniques et européennes déclarent ne pas se sentir prêtes à la sortie imminente du Royaume-Uni de l’UE.
De nombreuses entreprises européennes se disent peu préparées au Brexit
1 chef d’entreprise européen sur 5 (22%) affirme que son entreprise est peu ou pas préparée pour faire face au Brexit - un chiffre plus élevé pour les entreprises britanniques en général (31%) et celles qui entretiennent des relations commerciales avec l’Union Européenne (36%).
En France, un quart des entreprises (25%) ne se sentent pas prêtes - un chiffre qui grimpe à 39% parmi celles qui échangent avec le Royaume-Uni. Le constat est similaire en Allemagne (22%) et en Italie (23%) avec des niveaux respectifs de 34% et 36% pour les entreprises en relation avec le Royaume-Uni.
A noter tout de même que de nombreuses entreprises se disent prêtes à faire face au Brexit : 58% au Royaume-Uni, 57% en Espagne, 46% en Allemagne, 46% en Italie et 39% en France.
Un accompagnement insuffisant des Etats ?
Si pour certaines entreprises européennes, l’accompagnement de l’Etat concernant le Brexit est jugé bon ou très bon, pour d’autres il est qualifié de mauvais, voire très mauvais.
En France, 29% des entreprises affirment avoir été bien aidées par l’Etat. A l’inverse, 22% jugent l’accompagnement mauvais et 43% déclarent même n’avoir reçu aucune aide. Il en est de même pour 40% des entreprises italiennes, 27% des entreprises allemandes et 19% des entreprises britanniques.
A noter : dans l’ensemble des pays étudiés, les grandes entreprises semblent avoir reçu un meilleur accompagnement. Alors que 29% des PME disent avoir été mal orientées, seules 9% des grandes entreprises sont de cet avis.
Quel accord commercial faut-il privilégier selon les entreprises qui traitent avec le Royaume-Uni ?
Bien que la nature de l'accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et l'UE reste encore à définir, les chefs d'entreprise européens ayant des liens commerciaux avec leur voisin d’outre-Manche sont globalement enclins à penser qu'un accord commercial qui « associe le Royaume-Uni aux règles de l'UE en matière de normes environnementales et salariales » serait positif pour leur entreprise. Plus de 6 chefs d’entreprise sur 10 en France, en Allemagne, en Espagne et en Italie sont de cet avis (62% à 66%).
Côté Britannique, l’enthousiasme est plus modéré : 46% des dirigeants prévoient un impact positif sur leur activité si cette option est retenue.
En revanche, si les deux parties ne parviennent pas à s’entendre et finissent par devoir appliquer les conditions prévues par l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les entreprises sont nettement moins nombreuses à anticiper un effet positif sur leur activité - en particulier en Grande-Bretagne (19%).
A noter : entre 35% et 38% des dirigeants Français, Allemands, Italiens et Espagnols pensent tout de même pouvoir tirer profit d'un Brexit sans accord (contre 22% à 31% qui considèrent que cela aurait un impact négatif).
Les entreprises européennes ne redoutent pas un impact majeur
Selon une majorité d’entreprises, la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE n’aura pas un impact majeur. Parmi les dirigeants européens confrontés à une concurrence internationale, la plupart (52% à 61%) estiment que le niveau de concurrence des entreprises britanniques ne changera pas. De même, une majorité (54% à 60%) d’entreprises ayant des clients internationaux pensent que le nombre de clients britanniques restera stable.
Méthodologie :
Etude Omnibus réalisée du 23 septembre au 2 octobre auprès de 2 110 personnes dans 5 pays (Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie, Espagne). Toutes les enquêtes ont été menées en ligne. Les échantillons sont représentatifs de la population nationale selon la méthode des quotas.