Dans un contexte marqué par les élections britanniques où le parti travailliste a créé la surprise, fragilisant ainsi le gouvernement anglais dans les négociations du Brexit, l’institut YouGov a voulu en savoir plus sur l’état d’esprit des européens face à l’Union européenne.
Nous avons interrogé 8099 personnes issues de pays européens, du 21 mai au 6 juin 2017, selon la méthode des quotas.
Un état d’esprit en légère amélioration
Dans l’ensemble, si les Européens restent plutôt pessimistes quant au futur de l’Union européenne, on observe depuis février un changement de comportement. Dans le détail, 42% des Finlandais (+4 points), 39% des Français (+8%), 38% des Allemands (stable) et 35% des Danois (stable) se disent optimistes quant au futur de l’Union européenne. L’effet « Emmanuel Macron » semble se confirmer, le président européiste souhaite ressouder les liens entre les nations européennes et créer une vraie gouvernance européenne.
De plus, les pays européens sont plutôt satisfaits de leur appartenance à l’Union européenne. Dans le détail, 69% des Allemands (+7 points), 65% des Finlandais (+2 points), 59% des Français (+2 points), 58% des Danois (-1 point) et 52% des Suédois (+3 points) sont satisfaits d’appartenir à l’Union européenne. Pour autant, la participation à l’Union monétaire reste plus nuancée.
L’Union monétaire européenne est très défendue par la France et l’Allemagne (62% et 63%, tendance positive par rapport à février) alors que dans les pays nordiques sont moins enthousiastes (19%, 15% et 56%, tout de même en hausse par rapport à février).
Les européens restent moyennement confiants dans les institutions européennes
Dans l’ensemble, la Commission européenne est l’institution qui inspire le moins confiance aux Européens, cela se manifeste avant tout auprès des Français (19%) et des Allemands (23%). Le Parlement européen est dans la même tendance seuls 21% des Français et 26% des Allemands. Les institutions nationales (Parlement et gouvernement) sont jugées beaucoup plus dignes de confiance, notamment dans les pays nordiques (66% et 60% pour la Norvège, 54% et 40% pour le Danemark). Les Européens semblent donc faire moins confiance aux institutions européennes qu’en leurs institutions nationales.
Un jugement sur les projets européens en demi-teinte
La question de la libre circulation des travailleurs est perçue comme très positive pour la majorité des pays européens, seule la Norvège se distingue (36%).
L’Euro divise les pays européens entre les supporters (la France (53%), l’Allemagne (58%), et la Finlande (62%)), et les sceptiques (la Grande Bretagne (18%), le Danemark (22%), la Suède (21%) et la Norvège (24%)). La même tendance vaut pour la Politique Agricole Commune (PAC), à nouveau défendue par la France (49%), l’Allemagne (57%) et la Finlande (43%), et moins soutenue par les autres pays européens.
L’idée d’une politique étrangère commune est globalement appréciée par les pays européens. Cette tendance se retrouve avant tout auprès de l’Allemagne (66%), la Suède (60%) et la Finlande (72%). Cependant, sur le plan militaire, une armée européenne ne fait pas l’unanimité : en effet l’Allemagne (57%) et la France (49%) y sont très favorables, alors que la Suède y est la moins ouverte (27%). Enfin, l’intégration de la Turquie dans l’Union européenne fait consensus dans le peu d’avis positifs qu’elle récolte, ne dépassant pas 10% dans tous les pays interrogés.
Dans l’ensemble, il est difficile de dire que l’état d’esprit des européens par rapport à l’Union européenne est au beau fixe. Les projets européens (établis ou en construction) sont encore loin de créer des consensus. Cependant, les Européens restent attachés à leur appartenance à l’Union européenne et l’optimisme, quant au futur de l’Union européenne, semble renaitre.
Le détail des résultats ici.