La crise économique de 2008 et la crise bancaire qu’elle a entrainée impactent encore le quotidien de chacun, et notamment la perception des individus vis à vis des banques. La crise n’ayant pas touché et n’ayant pas été appréhendée de la même manière dans le monde, YouGov a souhaité interroger différents pays sur leur rapport aux banques.
Le monde fait-il confiance aux banques ?
Le respect et la confiance donnés aux banques semblent largement différer à travers le monde. Probablement sans surprise, les pays de l’Union européenne sont généralement les moins positifs quant aux banques (37% déclarent avoir confiance en les banques). Le système bancaire européen et ses spécificités (notamment l’absence d’un contrôle sur les décisions de la Banque Centrale Européenne, le fait d’avoir dû composer à plusieurs lors de la crise de 2008, etc.) semble avoir créé une méfiance générale des populations européennes envers les banques. En parallèle, les réussites de la banque centrale Américaine (la Fed) dans la gestion de la crise peuvent avoir renforcé ce sentiment d’impuissance en Europe. Cela explique également la perception très positive (74%) qu’ont les Américains de leur système bancaire.
La Thaïlande est le pays le plus positif quant à ses banques puisque près de 9 personnes sur 10 déclarent avoir confiance en les banques (89%). Considérée comme la seconde économie d’Asie du Sud-Est, celle-ci est parvenue à redonner confiance à son économie suite à la crise asiatique de 1997, en garantissant une croissance régulière et solide. La confiance semble donc être revenue.
Les Emirats Arabes Unis sont également parmi les plus confiants envers leurs banques (74%). Leur système économique basé sur les énergies fossiles, et leurs récents investissements internationaux très diversifiés permettent de garantir un système bancaire solide, qui donne confiance à l’ensemble de la population.
Cependant, la confiance qu’une population donne à son système bancaire ne peut se baser uniquement sur la situation économique du pays. Celle-ci se construit au jour le jour, par la communication entre les clients et leur banque.
Les clients comprennent-ils le langage des banques ?
Il est intéressant de constater que sur tous les pays interrogés, près de 60% et plus des répondants considèrent que le langage des banques est trop compliqué, trop confus. L’Italie est le pays le plus critique sur le langage des banques (73%), suivi par la France (67%). Cette difficulté à comprendre sa banque joue dans la compréhension de ses objectifs, de ses buts, et au final de son action.
Les banques sont-elles une force bénéfique ?
Seulement 27% des Français pensent que les banques bénéficient à la société. Une proportion similaire des Japonais considère que les banques agissent dans l’intérêt de leurs clients (27%). Les Hongkongais, malgré leurs bons scores de confiance et leur respect des banques, sont plus nuancés sur l’action des banques dans l’intérêt de leurs clients (37%), et leur bienveillance (43%). Enfin, la Thaïlande et les Emirats Arabes Unis restent sur leur impression positive puisqu’ils sont les seuls à avoir plus d’une personne sur deux considérant que les banques agissent dans l’intérêt de leurs clients (54% et 56%).
Les ressorts de la confiance accordée aux banques restent une question complexe, à laquelle il est difficile d’adresser des réponses. La culture, l’état des institutions, etc… sont autant d’éléments qui interfèrent dans le jugement des individus. Etant donné que la confiance est un pilier fondamental du système bancaire, les banques devront toujours plus rassurer leurs clients, sous peine de se fragiliser. Les futures actions des banques dans la gestion des perturbations économiques joueront un rôle certain dans ce domaine.