Un sondage YouGov réalisé dans 7 pays européens revient sur la perception de la démission du Pape.
Il apparait en premier lieu que cette démission est bien acceptée par les populations concernées. Dans tous les pays sondés, plus de deux personnes sur trois approuve cette démission (68% au Danemark, 82% en Allemagne). De façon générale, cette décision est plus approuvée par les catholiques que par la population dans son ensemble. Un chiffre à prendre toutefois avec précaution étant donné la taille de l’échantillon catholique dans certains pays sondés.
Un jugement nuancé sur le pontificat.
Si les Allemands ont un point de vue particulièrement positif sur les 8 années de Benoit XVI à la tête de l’Eglise (52% de jugements favorables, contre 28% d’opinions négatives) la perception est bien plus nuancée dans les autres pays. Les Français ne sont que 33% à exprimer une opinion positive, contre 32% à exprimer une opinion négative.
Sans trop de surprise, c’est chez les catholiques déclarés que le jugement est plus positif. Les différences d’approbation montent à 36 points en Grande Bretagne, 20 points en France et 23 points en Allemagne).
On aurait toutefois tort de penser que les non-catholiques, ou les non-religieux sont plus critiques de Benoit XVI : la différence réside essentiellement dans le nombre de personnes sans opinion. Cela peut tenir d’une part à une question d’information et d’intérêt, mais on peut aussi soupçonner une forme de réserve, comme un refus de s’exprimer sur une question vue comme interne au catholicisme.
A la différence de Jean-Paul II qui avait un profil relativement politique, le pape Benoit XVI s’est aussi positionné avant tout sur des questions purement religieuse, ce qui a pu contribuer à ce phénomène.
Décomposition de l’image du Pape : Plus religieux, moins politique
Interrogés sur l’action de Pape, les opinions publiques Française, Allemandes et Britanniques semblent regretter un trop grand conservatisme de la part du Pape sortant, qu’il s’agisse des questions théologiques (comme la prêtrise des femmes) ou des questions éthiques (avortement, homosexualité). C’est aussi vrai sur les questions d’inégalités sociales – mais dans une moindre mesure.
è 43 % des britanniques jugent que Benoit XVI a été trop conservateur sur les questions théologiques (12% trouvé le bon équilibre et 4% trop radical). C’est aussi le cas de 44% des Français ou de 56% des Allemands.
è Sur les questions morales 54% des Français l’ont jugé trop conservateur (60% pour les catholiques Fr) 47% chez les Britanniques (53% catholiques) et 62% chez les Allemands.
Il faut souligner que les catholiques ne sont pas moins critiques que le reste de la population sur ces questions. L’idée qui se dégage de cela est au fond que les catholiques désapprouvent la position du Pape sur ces questions, mais que cela ne suffit pas à affecter l’image qu’ils ont de Benoit XVI, l’idée étant qu’il ne faut pas attendre ce genre de positions d’un Pape.
Sur le choix du nouveau Pape
Sur le choix du prochain Pape, la personne et son origine semblent n’importer que peu. Interrogés sur leur réaction en cas de désignation d’un Pape africain ou sud-américain, le sentiment qui domine reste celui de l’indifférence (‘cela ne me dérangerait pas’ ou ‘cela me serait égal’). Si l’idée ne dérange pas, elle ne semble pas non plus s’imposer comme une priorité.
Pourtant on constate un fort désir de renouvellement doctrinal sur la contraception, en particulier chez les catholiques.
NOTES
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Echantillons représentatifs de 1704 Britanniques, 1023 Allemands, 916 Français, 1007 Danois, 976 Finlandais, 1013 Suédois de plus de 18 ans. Méthode des quotas. Tous les chiffres sont – sauf mention contraire – de YouGov.
Toute reprise de ces données doit être accompagnée de la mention YouGov France.
CONTACT
Suzanne Ter-Minassian, responsable de la recherche politique et sociale
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