L’exécutif remonte légèrement dans l’opinion après son record d’impopularité enregistré le mois dernier
En ce mois de juin marqué par le Brexit, l’Euro de football et les mouvements contestataires contre la loi Travail, l’exécutif a brillé par sa discrétion et enregistre un léger mieux dans l’opinion, tout en restant à des niveaux de popularité très bas.
Après une chute spectaculaire de 5 points le mois dernier, François Hollande parvient à redresser sa courbe de popularité ce mois-ci. Avec 12% d’opinions favorables (+1 point par rapport au mois dernier) le Président de la République parvient à endiguer son érosion dans l’opinion. Point noir, François Hollande régresse au sein de la gauche : le Président de la République enregistre une baisse de 2 points auprès des sympathisants PS, EE-LV (34% d’opinions favorables) et perd 1 point auprès de l’extrême gauche (13% d’opinions favorables). Auprès de l’opposition, François Hollande remonte légèrement : 4% d’opinions favorables auprès des sympathisants Les Républicains (+1 point) et 3% auprès des sympathisants du Front National (stable). C’est au Centre que le Président de la République progresse le plus avec 19% d’opinions favorables soit une hausse de 4 points par rapport au mois dernier.
Le Premier ministre Manuel Valls, parvient également à remonter légèrement dans l’opinion ce mois-ci. Avec 15% d’opinions favorables (+1 point), Manuel Valls parvient lui aussi à endiguer la crise de popularité qui le touche. A noter, jamais l’écart entre le couple exécutif n’aura été si faible que depuis le mois de juin. Ne parvenant pas à séduire l’opposition (11% d’opinions favorables auprès des sympathisants Les Républicains (-2 points) et 3% d’opinions favorables auprès des sympathisants du Front National (-2 points), le Premier ministre parvient tout de même à convaincre au Centre en comptabilisant 32% d’opinions favorables auprès des Centristes (+11 points). A gauche, Manuel Valls gagne 3 points auprès des sympathisants PS, EE-LV (38% d’opinions favorables) mais perd dans le même temps 3 points auprès des sympathisants de l’extrême gauche, principaux détracteurs de la loi Travail (12% d’opinions favorables).
Ce mois-ci, bien que le top 3 des sujets de préoccupation des Français en politique reste identique à celui de juin, le classement, quant à lui, change. Toujours premier « le chômage, l’emploi » enregistre malgré tout une légère baisse (32%, -2 points), l’« immigration » grimpe à la deuxième place (16%, +2 points) et la « protection sociale » clôture ce podium (12%, -3 points). A noter qu’en ce mois de juin marqué par le Brexit et les nombreux débats sur l’avenir de l’Europe, « L’Union européenne » enregistre l’une des plus fortes hausses parmi les sujets de préoccupation des Français (4%, +3 points).
Comme pour le couple exécutif, le gouvernement parvient à endiguer sa chute dans l’opinion, malgré des niveaux de popularité très bas
Crédité de 11% d’opinions favorables, le gouvernement remonte d’un point dans l’opinion, tout comme le couple exécutif. Encore une fois, le gouvernement se voit sanctionné à gauche, où sa popularité chute de 4 points auprès des sympathisants PS, EE-LV (32% d’opinions favorables) et d’un point auprès des sympathisants de l’extrême gauche (10% d’opinions favorables). Du côté de l’opposition, l’équipe gouvernementale gagne 2 points auprès des sympathisants Les Républicains (4% d’opinions favorables) mais perd 2 points auprès des sympathisants Frontistes (1% d’opinion favorable). Enfin, c’est auprès des Centristes que le regain de confiance se fait sentir avec 21% d’opinions favorables en juillet, en hausse de 9 points par rapport au mois dernier.
Malgré ce léger mieux, le gouvernement se voit régresser sur la quasi-totalité des items politiques et sociétaux. Moins d’un tiers des Français estime que le « gouvernement est prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (30%, -4 points) et qu’il « a de bonne intentions, même s’[ils] ne [sont] pas toujours d’accord avec ses positions » (27%, stable). En retrait, moins d’un quart des Français estime que le gouvernement « a une ligne claire, dont il ne bouge pas » (23%, -3 points), et qu’il « s’adresse à toute la population, pas seulement à ses électeurs » (22%, -6 points). Seul item en progression, 14% des Français estiment que « la société que prône le gouvernement est globalement celle dans laquelle [ils] souhaite[nt] vivre » (+2 points).
A contrario, le parti Les Républicains enregistre une hausse sur la quasi-totalité de ces items politiques et sociétaux. En tête malgré une baisse, plus d’un tiers des Français estime que le parti Les Républicains « est prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (35%, -1 point). En retrait malgré une progression, près d’un tiers des Français estime que la formation de droite « a de bonnes intentions, même s’[ils] ne [sont] pas toujours d’accord avec ses positions » (31%, +2 points), qu’il « est composé de personnes compétentes » (29%, +1 point), qu’il « a une ligne claire, dont il ne bouge pas » (27%, +1 point) et qu’il « s’adresse à toute la population, pas seulement à ses électeurs » (27%, +2 points). Enfin, tout juste un quart des Français estime que le parti Les Républicains « va de l’avant, et propose des mesures modernes » (25%, +1 point) et que « la société que prône le parti Les Républicains est globalement celle dans laquelle [ils] souhaite[nt] vivre » (25%, +3 points).
Des Français partagés sur le Brexit et ses conséquences
Le 23 juin dernier, les Britanniques participaient à un référendum, afin de se prononcer sur le maintien ou le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne. Plus de la moitié d’entre eux (52%) se sont prononcés en faveur d’un « Brexit », c’est-à-dire pour la sortie du Royaume-Uni de l’U.E.
Suite au résultat de ce référendum, les Français semblent très partagés. En effet, si 35% des Français désapprouvent cette décision, ils sont tout autant à l’approuver (34%). Dans le détail des résultats, les sympathisants des extrêmes sont, sans surprise, beaucoup plus nombreux à être favorables au Brexit que les électeurs « modérés ». Ainsi, 71% des sympathisants du Front National et 48% des sympathisants de l’extrême gauche approuvent cette décision du peuple Britannique, alors qu’une quasi majorité des sympathisants Les Républicains (48%), des Centristes (52%) et des Socialistes (52%), désapprouvent cette décision.
Interrogés sur les implications du Brexit, les Français se montrent plutôt pessimistes sur ses conséquences pour L’U.E. : la moitié d’entre eux estime que « l’avenir de l’Union européenne est compromis par le Brexit, dont le scénario se reproduira prochainement dans d’autres états membres de l’U.E. » (50%) et 45% considèrent que « le Brexit aura des conséquences néfastes sur l’économie européenne dans son ensemble ». Pour autant, ils voient dans le Brexit une opportunité pour l’Europe : près de huit Français sur dix estiment ainsi que « l’Union européenne devrait profiter du Brexit pour repenser sa politique d’intégration européenne » (77%).
Mais le fait de repenser l’Europe passe-t-il forcément par la réaffirmation de l’U.E. et le renforcement de ses pouvoirs ? Pour les Français, la réponse est assez claire, c’est non : un peu plus d’un tiers d’entre eux déclare que « pour répondre à la crise européenne, il faudrait donner moins de pouvoirs à l’Union européenne » (35%). En retrait, 22% estiment que la solution proviendrait de la suppression pure et simple de l’U.E., quand seuls 20% envisagent d’accorder plus de pouvoir à L’Union européenne.
Les Français, ouverts au débat, réaffirment leur appartenance à l’Europe
Qu’on leur soumette l’idée d’un référendum portant sur l’appartenance de la France à l’Union européenne ou bien celle d’un suffrage décidant du maintien du pays dans la zone euro, les Français sont prompts à débattre.
En effet, près d’un Français sur deux se dit favorable à l’organisation d’un référendum qui poserait la question d’une sortie de la France de l’Union européenne (44% contre 36% y étant défavorables). Dans le détail, les sympathisants des extrêmes sollicitent davantage un tel référendum (83% des sympathisants du Front National et 53% des sympathisants de l’extrême gauche, comparé à 40% des sympathisants du parti Les Républicains, et 31% des Centristes et des Socialistes).
On retrouve la même dynamique sur l’idée de soumettre au vote des citoyens la participation de la France à la monnaie unique : 41% des Français seraient favorables à un tel référendum (comparé à 38% qui s’y déclarent défavorables). Dans le détail, plus de huit sympathisants Frontistes sur dix se déclarent favorables à un tel scrutin (81%).
En dépit d’une telle ouverture au débat, qui pourrait sous-entendre une volonté contestataire d’une majorité des citoyens, les Français réaffirment au contraire leur appartenance aux instances européennes.
En effet, près d’un Français sur deux affirme qu’il voterait pour rester dans l’Union européenne (47%, comparé à 32% qui voteraient pour quitter l’U.E). Dans le détail, plus de sept sympathisants sur dix du PS, EE-LV (71%) et du Centre (72%) voteraient pour rester dans l’Union européenne, au contraire des Frontistes, dont 76% voteraient pour en sortir. Quant à l’appartenance de la France à l’union monétaire, près d’un Français sur deux se prononcerait en faveur du maintien du pays dans la zone euro (49%) si un référendum avait lieu, contre 30% qui voteraient pour la quitter.