L’exécutif au plus bas dans l’opinion
Abandonnés par les sympathisants de leur propre parti, le Président et le Premier ministre chutent considérablement dans l’opinion et enregistrent un record d’impopularité en mars. François Hollande n’avait pas été aussi impopulaire depuis décembre 2014 (il n’était alors crédité que de 14% d’opinions favorables), et Manuel Valls est véritablement au plus bas depuis sa prise de fonction.
La chute dans les sondages de François Hollande se poursuit depuis les élections régionales. Avec seulement 15% d’opinions favorables à l’égard de son action présidentielle (-4 points par rapport au mois dernier), le Président de la République signe l’un de ses moins bons résultats depuis qu’il est à l’Elysée. Dans le détail, ce mauvais résultat trouve son origine auprès des sympathisants de gauche : François Hollande perd 9 points auprès des sympathisants PS, EE-LV (41%) et 5 points auprès de ceux du Front de Gauche (13%). Auprès des sympathisants de droite, le Président est respectivement crédité de 6% d’opinions favorables par les militants Les Républicains (+1 point) et Frontistes (-1 point). A noter que la cote de confiance de François Hollande connaît une légère embellie auprès des Centristes avec une hausse de 7 points par rapport au mois dernier (20% d’opinions favorables).
Manuel Valls enregistre ce mois-ci un record d’impopularité depuis qu’il est à Matignon. Crédité de seulement 20% d’opinions favorables, le Premier ministre enregistre une baisse de 5 points par rapport au moins dernier. A l’instar du Président François Hollande, cette baisse de confiance s’explique par la gauche : le chef du gouvernement perd 13 points auprès des sympathisants du Front de Gauche (7% d’opinions favorables) et 9 points auprès des sympathisants PS, EE-LV (47% d’opinions favorables). Au centre et à droite, le Premier ministre voit sa cote de popularité remonter de 2 points ce mois-ci chez les Centristes (29%), de 3 points auprès des Frontistes (14%) ; il enregistre toutefois une baisse de 3 points auprès des proches du parti Les Républicains (13%).
Affaibli en ce début d’années 2016, l’exécutif ne parvient pas à enrayer cette chute de confiance auprès des Français. En effet, miné par certains sujets dits « sensibles » (déchéance de nationalité, remaniement ministériel, loi El Khomri ou encore le mouvement de protestation des agriculteurs) François Hollande et Manuel Valls enregistrent pour le troisième mois consécutif une baisse de confiance.
Concernant les sujets de préoccupation en politique, le classement reste le même ce mois-ci : le chômage, l’immigration et l’insécurité occupent toujours le podium. Dans le détail, le chômage/l’emploi reste en tête des préoccupations des Français, même si une légère baisse est à noter (36%, -3 points). L’immigration gagne deux points (15%). Enfin, les problématiques sécuritaires complètent ce podium, en inquiétant un peu plus d’un Français sur dix (11%, stable).
Sans surprise, le gouvernement continue de perdre la confiance des Français
Marqué par un remaniement plus que critiqué, le gouvernement n’est crédité que de 14% d’opinions favorables, soit une baisse de deux points par rapport au mois dernier. C’est encore une fois au sein de la gauche, là où les attentes sont les plus grandes, que la réponse est la plus sévère : 40% d’opinions favorables (-9 points) auprès des sympathisants PS, EE-LV et 9% d’opinions favorables (-5 points) auprès des proches du Front de Gauche. De l’autre côté de l’échiquier politique, le gouvernement enregistre 5% d’avis favorables auprès des sympathisants LR (stable), 7% d’avis favorables auprès des sympathisants FN (+3 points) et 19% d’avis favorables auprès des Centristes (+6 points).
Ce nouveau gouvernement va devoir convaincre les Français, ce qui, au vu des items politiques et sociétaux mesurés, ne sera pas chose aisée. Point positif, près d’un tiers des Français estiment que « le gouvernement est prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (31%, +4 points). Juste derrière, 28% estiment qu’il a «de bonnes intentions » (-3 points) et qu’il « s’adresse à toute la population, et pas seulement à ses électeurs » (27%, +1 point). Enfin, moins d’un Français sur quatre estime que le gouvernement « a une ligne claire, dont il ne bouge pas » (21%, -1 point), qu’il est « composé de personnes compétentes » (19%, -1 point) et que « la société qu’il prône est globalement celle dans laquelle [ils] souhaite[nt] vivre » (15%, -2 points).
Chez Les Républicains, la tendance est à la stabilité sur les items politiques et sociétaux. Le parti de droite progresse sur son image, avec plus d’un tiers des Français qui estiment cette formation politique « prêt[e] à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (36%, +4 points), et ayant de « de bonnes intentions » (33%, +2 points). Aussi, environ un quart de la population estime que le parti « a une ligne claire, dont il ne bouge pas » (25%, stable), qu’il « s’adresse à toute la population, pas seulement à ses électeurs » (25%, stable), et que « la société qu’[il] prône est globalement celle dans laquelle [les Français] souhaite[nt] vivre » (24%, stable) . Enfin, le parti est perçu, par une moindre proportion de Français, comme une formation protégeant « les intérêt des personnes comme [eux] » (21%, -1 point).
Donald Trump, une figure politiquement clivante
Homme d’affaire, magnat de l’immobilier, animateur de télévision ou encore politicien, Donald Trump revêt l’habit de candidat ultra favori aux primaires du parti Républicain aux Etats-Unis. En cas de victoire, il deviendra le candidat officiel des Républicains lors de la prochaine élection présidentielle américaine. C’est dans ce contexte que nous avons souhaité passer cette personnalité au crible de l’opinion publique.
Net et sans appel, près des deux tiers des Français ont une opinion négative de Donald Trump (59%, comparé à 11% d’opinions positives). Dans le détail, Donald Trump s’avère très clivant lorsqu’on se base sur l’appartenance politique des interrogés. Au centre et à gauche, plus de sept sympathisants sur dix ont une opinion négative du candidat républicain (81% à l’extrême gauche, 77% chez les socialistes et 70% chez les centristes), tandis que seuls 55% des partisans de droite, et 26% des frontistes, en ont une image négative. Donald Trump séduit même près d’un sympathisant d’extrême droite sur trois (29%).
Aussi, dans l’éventualité d’une victoire à la présidentielle américaine, très peu de Français considèrent qu’il aurait un impact positif sur certains domaines de la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis. Tout d’abord, moins d’un tiers des Français estime que son élection aurait un impact positif sur l’immigration illégale vers les Etats-Unis (29% dont 10% « impact très positif »), thématique pourtant phare du candidat. Et au total, moins d’un Français sur cinq considère que son action en tant que Président des Etats-Unis aurait des conséquences positives, que ce soit sur la démocratie américaine dans son ensemble (17%), la paix dans le monde (13%), les relations franco-américaines (13%), ou encore les droits des minorités aux Etats-Unis (12%).
Face à la question d’un renouveau politique en France, et à l’éventuelle émergence d’un Donald Trump à la française, moins d’une personne sur cinq manifeste le souhait de voir un tel personnage apparaître sur la scène politique (14%, dont 4% « tout à fait favorables »). Dans le détail, les sympathisants de la droite sont les plus enclins à souhaiter qu’un tel candidat émerge dans l’hexagone : 39% des sympathisants du FN, 18% des sympathisants Les Républicains et 12% des Centristes, comparé à 7% au sein du PS, EE-LV et 11% au sein du Front de Gauche, la frange gauche de l’opinion exprimant clairement son rejet d’un Trump à la française.
Enfin, près d’un tiers des Français considère que Marine Le Pen est la personnalité française qui s’apparente le plus à Donald Trump (32%). En retrait, Nicolas Sarkozy (10%) et Bernard Tapie (9%) complètent le podium.