La baisse de popularité de l’exécutif se poursuit
Le Président et le Premier ministre voient, en ce mois de février, leurs cotes de popularité respectives chuter encore dans l’opinion, et retrouvent des scores similaires à ceux observés avant les attentats de Paris.
Avec 19% d’opinions positives, le Président François Hollande connaît ce mois-ci une baisse de 3 points par rapport au mois dernier. Cette seconde baisse de popularité consécutive (après la perte de 5 points d’opinions favorables en janvier) trouve son origine au cœur même de l’électorat du Président. En effet, François Hollande est crédité de seulement 50% d’opinions favorables par les sympathisants PS-EE, LV, soit une baisse considérable de 12 points par rapport au mois dernier. La dépréciation de d’image du Président se constate également à l’extrême gauche (18%, -13 points) et au centre (13% d’opinions favorables, -8 points). François Hollande est jugé sévèrement à droite, avec seulement 7% d’opinions favorables chez les sympathisants du Front National (-1 point) et 5% d’opinions favorables chez les sympathisants Les Républicains (-2 points).
L’image du Premier ministre Manuel Valls souffre également ce mois-ci : il compte 25% d’opinions favorables, et enregistre une baisse de deux points par rapport à janvier. Moins marquée, la baisse de popularité du Premier ministre est d’abord importante dans son propre camp : les sympathisants PS-EE, LV expriment la plus forte baisse sur la période : -13 points par rapport à janvier (soit 56% d’opinions favorables). Au centre (27%) et chez les sympathisants de droite (16%) Manuel Valls connaît une baisse de 5 points de sa popularité. A contrario, le Premier ministre voit sa cote de popularité remonter de 2 points ce mois-ci chez les partisans frontistes (11%).
Concernant les sujets de préoccupation en politique, c’est le statu quo : le chômage, l’immigration et l’insécurité occupent toujours le podium. Dans le détail, le chômage/l’emploi reste en tête des préoccupations des Français, légèrement en hausse ce mois-ci (39%, +1 point). L’immigration perd trois points mais conserve la deuxième place (13%, -3 points). Enfin, l’insécurité, qui connaît une légère hausse, vient compléter ce trio des sujets de préoccupation des Français en politique (11%, +1 point).
A l’instar de l’exécutif, le gouvernement est déprécié par les Français en février
Avec 16% d’opinions favorables, le gouvernement connaît, pour le deuxième mois consécutif, une chute de 5 points dans l’opinion. Ces résultats révèlent une sanction de la population face à l’actualité du gouvernement, marquée notamment par la récente démission de Christiane Taubira. Au sein de son propre camp, le gouvernement pâtit de ses nombreux revirements, en affichant une baisse importante (49% d’opinions favorables, -9 points par rapport au mois dernier, et -16 points depuis décembre). Cependant, la plus forte baisse provient des sympathisants d’extrême gauche dont seuls 14% déclarent être favorables à l’action du gouvernement (-13 points par rapport à janvier). Très décrié par l’opposition, le gouvernement se voit crédité d’un faible 5% d’opinions favorables par les sympathisants des Républicains et 4% chez les sympathisants du Front National.
Les scores du gouvernement sur les items politiques et sociétaux reflètent les difficultés de l’équipe ministérielle à convaincre les Français, et sont également en baisse générale. En effet, moins d’un tiers des Français estiment que « le gouvernement a de bonnes intentions » (31%, -6 points), qu’il est « prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (27%, -5 points) et qu’il s’adresse à toute la population, et pas seulement à ses électeurs » (26%, -4 points). De plus, moins d’un Français sur quatre déclare que le gouvernement « a une ligne claire, dont il ne bouge pas » (22%, -1 point), qu’il est « composé de personnes compétentes » (20%, -4 points) et que « la société qu’il prône est globalement celle dans laquelle [ils] souhaite[nt] vivre » (17%, -4 points).
La logique est tout autre chez Les Républicains, dont les résultats sont plus partagés sur les items politiques et sociétaux. Si 32% des Français estiment que le parti Les Républicains est « prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (-6 points) et légèrement moins considèrent qu’il a de « de bonnes intentions » (31%, -2 points), le parti parvient à se stabiliser sur d’autres items. Un quart de la population estime ainsi « qu’il a une ligne claire, dont il ne bouge pas » (25%, stable) et « qu’il s’adresse à toute la population, pas seulement à ses électeurs » (25%, stable).
Alain Juppé donné gagnant face à Nicolas Sarkozy en cas de duel au second tour des primaires
Les 20 et 27 novembre prochains se dérouleront le premier et le second tour des primaires de la droite et du centre. Cette élection, qui aura pour but de désigner le candidat de la droite et du centre aux élections présidentielles de 2017, sera ouverte : c’est-à-dire que pour voter, les électeurs devront être inscrits sur les listes électorales, signer « une charte de l’alternance » et s’acquitter de 2 euros par tour.
Près d’un Français sur deux salue ce mode scrutin « ouvert » pour les primaires de la droite et du centre (46% dont 16% s’y déclarant « tout à fait favorables »). Dans le détail des résultats, les sympathisants du centre (74%) et du parti Les Républicains (63%) sont les plus nombreux à approuver ce mode de scrutin.
Ayant l’objectif d’attirer un maximum d’électeurs, ce mode de scrutin semble avoir porté ses fruits : un Français sur quatre déclare avoir l’intention de participer à cette primaire pour élire le futur candidat de la droite et du centre (26% - dont 10% étant « certains » d’y participer). Plus en détail, 48% des sympathisants du parti Les Républicains et 43% des sympathisants du centre déclarent avoir l’intention d’aller voter à cette occasion.
Interrogés sur les probables candidats à ces primaires, les Français sont nombreux à voir Alain Juppé (60%) et François Fillon (46%) s’y présenter. Nicolas Sarkozy, dont la candidature n’est pas encore officielle, participera à ces élections pour 59% de la population. En retrait, Bruno Le Maire (29%) et Jean-François Copé (26%) laissent les Français dubitatifs quant à leur éventuelle participation.
Au premier tour, un Français sur quatre voterait d’abord pour Alain Juppé (25% - dont 50% des sympathisants du Centre et 31% des sympathisants Les Républicains), et 11% seulement donneraient leurs voix à Nicolas Sarkozy (dont 2% des sympathisants centristes et 37% des sympathisants Les Républicains).
En cas de duel Alain Juppé/Nicolas Sarkozy au second tour, c’est Alain Juppé qui sortirait gagnant pour les Français : en effet, 46% d’entre eux se disent prêts à voter pour le maire de Bordeaux en cas d’opposition à Sarkozy au second tour des primaires (dont 82% des sympathisants du Centre et 40% des sympathisants Les Républicains). Seul 17% des Français se déclareraient en faveur de Nicolas Sarkozy (dont 6% des sympathisants du Centre et 49% des sympathisants Les Républicains).
Par ailleurs, plus d’un Français sur deux déclarent qu’ils aimeraient voir émerger une nouvelle personnalité politique lors des primaires de la droite et du centre (56%). Dans le détail, ce constat est encore plus fort au sein des sympathisants du Centre (80%) et du parti Les Républicains (76%).
Christiane Taubira : une démission saluée par les Français
L’Elysée a annoncé le mercredi 27 janvier la démission du gouvernement de la ministre de la Justice Christiane Taubira sur fond de réforme portant sur la déchéance de nationalité.
Près de quatre Français sur 10 se disent satisfaits par l’action de Christiane Taubira en tant que ministre de la Justice (38% - contre 48% étant « insatisfaits »). Dans le détail des résultats, l’opposition est logiquement la moins clémente : 76% des sympathisants Les Républicains et 75% des sympathisants Frontistes s’estiment « insatisfaits » de l’action du l’ex ministre de la Justice Christiane Taubira.
Ainsi, près de trois Français sur quatre se disent « favorables » à la décision de Christiane Taubira de démissionner de son poste de ministre de la Justice (71% - dont 44% « très favorables »). Dans le détail, sa décision est largement adoubée par toutes les franges politiques, et beaucoup plus largement par les sympathisants de l’opposition, dont les cadres des partis réclamaient sa démission depuis de nombreux mois : 87% des sympathisants du Centre, des Républicains et du Front National valident la décision de Christiane Taubira.
Pour autant, 41% des Français estiment que son départ ne modifiera pas le fonctionnement de la justice en France, comparé à 34% qui pensent que cela sera bénéfique, et 14% qui estiment que le départ de l’ancienne Garde des Sceaux sera néfaste au fonctionnement du système judiciaire Français.