La confiance en l’exécutif des Français en légère baisse
En recul d’un point par rapport à la vague précédente, le président François Hollande voit sa popularité tomber en dessous des 20% pour se fixer à 19% d’opinions favorables. Le constat est le même pour son Premier Ministre Manuel Valls, qui perd un point et comptabilise 28% d’opinions favorables en septembre.
Malgré des sympathisants PS/EE-LV légèrement plus nombreux à approuver l’action du Président ce mois-ci (53% d’opinion favorables, +1 point), François Hollande perd six points chez les sympathisants d’extrême gauche (19%) ainsi que trois points chez les centristes (15%) et deux points chez Les Républicains (4%).
Le Premier Ministre Manuel Valls, quant à lui, bénéficie toujours d’un soutien important de la part des sympathisants PS/EE-LV (60% d’opinions favorables en septembre, même score qu’en août), ainsi que d’un regain de confiance de l’extrême gauche (23%, +3 points par rapport à la dernière vague). Il accuse en revanche un déficit de confiance conséquent chez les centristes (30% d’opinions favorables, -10 points) ainsi que du côté des Frontistes (10%, -7 points), tandis qu’il perd un point chez les sympathisants des Républicains (18%).
Les Français pointent toujours le chômage et l’emploi comme étant leur principal sujet de préoccupation, malgré un recul important de ce thème ce mois-ci (32%, -6 points). Au cœur de l’actualité, l’immigration préoccupe davantage de Français en septembre (19%, +6 points) et se place à la deuxième place des sujets de préoccupations des Français. Ce thème grimpe notamment en flèche chez les sympathisants frontiste (50%, +19 points). Enfin, la protection sociale (9%, -2 points) vient compléter ce trio.
Les Français sceptiques envers l’action du Gouvernement et des Républicains en cette rentrée politique
En cette rentrée politique, l’action du Gouvernement n’est saluée que par un Français sur cinq (20%, même score qu’en août). Paradoxalement, il se voit sanctionné par les Français en enregistrant une baisse quasi générale sur les critères d’évaluation de sa gestion politique. La tendance est similaire en ce qui concerne l’évaluation par les Français des Républicains, les Français posant également un regard critique sur l’opposition.
Un Gouvernement stable mais critiqué pour sa gestion politique
Si près d’un tiers des Français considèrent toujours ce mois-ci que le Gouvernement est « prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (31%, ne change pas), et qu’il « s’adresse à toutes la population, pas seulement à ses électeurs » (29%, ne change pas), l’évaluation de l’action de l’équipe ministérielle est globalement en baisse sur les items politiques et sociétaux clef en septembre.
En effet, une proportion moindre de Français déclare ce mois-ci que « le Gouvernement a de bonnes intentions, même s’ils ne sont pas toujours d’accord avec ses positions » (33%, -2 points), et moins d’un tiers considère que « le Gouvernement a une ligne claire, dont il ne bouge pas » (26%, -1 point). Moins d’un quart de la population considère que l’équipe ministérielle est « composé[e] de personnes compétentes » (23%, ne change pas) et que « la société que prône le Gouvernement est globalement celle dans laquelle [elle] souhaite vivre » (18%, -2 points). Enfin, seuls 17% des Français estiment que le Gouvernement « va de l’avant et propose des mesures modernes » (-4 points), et moins d’un Français sur six estime que « le Gouvernement protège les intérêts des personnes comme [eux] » (15%, -2 points).
Les Républicains et le renouveau politique en attente...
Les Républicains, s’ils obtiennent globalement des scores supérieurs au Gouvernement, ne semblent pas parvenir à traduire l’enthousiasme affiché par ses dirigeants en une meilleure évaluation de l’action du parti par l’opinion. En effet, même si l’on note une évolution positive de la perception du parti quant au fait qu’il « s’adresse à toutes la population, pas seulement à ses électeurs » (29%, +2 points), et sur la clarté de sa ligne (27%, +1 point), l’opposition recueille des scores stagnants ou en baisse sur l’ensemble des autres items.
En effet, un tiers de la population considère que le parti Les Républicains est « prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (33%, -2 points), qu’il a « de bonnes intentions » (30%, -1 point), et qu’il est « composé de personnes compétentes » (29%, -2 points). De plus, seul un Français sur quatre estime que Les Républicains « v[ont] de l’avant et propose[nt] des mesures modernes » (25%, -2 points), et qu’ils « protège[nt] les intérêts des personnes comme [eux] » (24%, ne change pas). Enfin, moins d’un Français sur cinq juge que l’opposition prône une société « dans laquelle [ils] souhaite[nt] vivre » (18%, -3 points).
« Crise du porc » : la grande distribution pointée du doigt
Enlisés dans une situation compliquée, les éleveurs porcins se sont trouvés en août au cœur d’un conflit entre les représentants de l’Etat, qui souhaitaient réévaluer le prix de vente du porc (1.40€/kg), et la grande distribution et les centrales d’achat de porc, qui considéraient ce prix trop élevé. Le Gouvernement a tenté alors d’apporter des solutions, jugées insuffisantes par les agriculteurs, qui réclament aujourd’hui un nouveau plan d’urgence.
Lorsque l’on interroge les Français sur la responsabilité de chacun dans cette « crise du porc », ils fustigent en premier lieu la grande distribution (66%) devant l’Union Européenne (56%) et le Gouvernement français (31%). Les acteurs agricoles ne sont jugés responsables de cet imbroglio politico-économique que par une faible proportion de Français : un quart (25%) pointe la responsabilité des abattoirs et 11% considèrent les éleveurs comme responsables de cette crise. Les sympathisants des formations politiques les plus eurosceptiques placent évidemment l’Union Européenne comme principal responsable de cette crise du porc : près de deux tiers des sympathisants du Front National (69%) et des sympathisants de l’extrême gauche (64%) voient en l’Union Européenne le véritable coupable.
Dans l’ensemble, une majorité de Français semble soutenir l’agriculture française : en effet, plus de la moitié des Français (55%) se disent favorables au plan d’urgence réclamé par les éleveurs de porcs et 47% des Français se disent prêts à payer plus cher la viande pour soutenir l’agriculture française (contre 43% qui expriment le contraire).