56% de la population mondiale s'inquiète de la véracité des informations disponibles en ligne

Salomé MarcadéMarketing Manager
juin 16, 2020, 3:13 PM GMT+0

L'étude annuelle de YouGov pour l'Institut Reuters, qui examine la manière dont les habitants de 40 pays consomment les actualités, révèle des niveaux de préoccupation élevés concernant la désinformation en ligne.

Chaque année, l'Institut Reuters publie une enquête internationale - menée par YouGov - qui examine l'état de l'actualité numérique dans le monde.

L'étude révèle que le public mondial est très préoccupé par la désinformation : 56% d'un échantillon de plus de 80 000 adultes répartis dans 40 pays se disent préoccupés par la véracité des informations disponibles sur Internet – une inquiétude renforcée lorsqu'il s'agit des déclarations politiques.

L'ère de la (dés)information

Les fausses informations véhiculées en ligne par les dirigeants politiques nationaux sont celles qui inquiètent le plus les populations (40%), suivies par celles des militants politiques (14%), des journalistes (13%), des gens ordinaires (13%) et des gouvernements étrangers (10%).

Les Américains sont les plus susceptibles de s'inquiéter des informations mensongères mises en circulation par les politiciens, avec les Brésiliens, les Philippins et les Sud-Africains. Plus de la moitié des personnes interrogées (52%) considère que les médias devraient signaler les fausses déclarations des dirigeants politiques (contre 29% qui pensent l’inverse).

De plus, le rapport indique que la confiance dans les médias mondiaux continue de décliner. Moins de 4 personnes sur 10 (38%) affirment faire confiance aux actualités dans les médias la plupart du temps - soit une baisse de 4 points en un an. A ce sujet, nous constatons de fortes différences entre les pays : en Finlande et au Portugal, 56% disent faire confiance à la plupart des actualités la plupart du temps, alors que ce taux chute à 23% en France ou encore à 21% en Corée du Sud. Seuls 6 pays obtiennent aujourd'hui un niveau de confiance supérieur à 50%.

À Hong Kong, les relations litigieuses avec la Chine continentale ont suscité des protestations et une baisse de 16 points de pourcentage en ce qui concerne la confiance dans les médias. Le Chili a connu une baisse similaire de 15 points. Après une année marquée par la division, des élections et de nouveaux affrontements autour de Brexit, la confiance dans les médias britanniques a chuté de 12 points, pour atteindre un niveau de 28%. En haut du classement, la Finlande et le Portugal sont les pays qui ont le plus confiance dans leurs informations, avec un taux de 56%.

Comment les consommateurs mondiaux aiment-ils leurs actualités ?

Concernant la manière dont les consommateurs mondiaux préfèrent avoir connaissance des actualités, 6 sur 10 (60%) apprécient qu'elles soient neutres, contre 28% qui préfèrent qu'elles soient orientées.

Les données de cette étude indiquent que le pourcentage de consommateurs payant pour des informations en ligne a augmenté de manière significative dans un certain nombre de marchés. Aux États-Unis, 20% des consommateurs paient pour une publication d'informations en continu, le New York Times et le Washington Post détenant respectivement 39% et 31% de parts de marché. En Norvège, 4 consommateurs sur 10 (42%) paient pour accéder à des informations en ligne, et près des deux tiers (64%) pour des journaux locaux.

A noter : en France, seuls 10% des habitants paient pour avoir accès aux actualités en ligne.

Les médias locaux

La moitié des Norvégiens (49%) déclarent que les journaux locaux leur manqueraient s'ils disparaissaient, et une proportion similaire d'Allemands (54%) est du même avis. Mais l'information régionale ne bénéficie pas du même soutien dans le monde entier : au Royaume-Uni, par exemple, le Times est clairement en tête du marché des abonnements, avec 4 personnes sur 10 (39%) qui paient pour accéder à son contenu, et le Telegraph (20%) arrive en deuxième position, alors que seulement 5% des habitants paient pour accéder à l'information locale. De plus, seul un quart des Britanniques (25%) déclarent que les journaux régionaux leur manqueraient s'ils venaient à disparaître.

Aux États-Unis et en France, les médias locaux sont considérés comme les sources d'informations les plus fiables (respectivement 60% et 62%), tandis qu'en Finlande, en Norvège ou en Allemagne, ce type de médias arrive en deuxième position derrière les chaînes publiques, qui ont bâti une grande partie de leur réputation sur les services de télévision et de radio.

L’impact du COVID-19

L'étude complémentaire d'avril, réalisée dans 6 pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Espagne, Corée du Sud et Argentine), nous a permis de constater que les consommateurs utilisaient un certain nombre de plateformes et de services pour recueillir des informations sur le COVID-19.

Un quart des personnes interrogées ont déclaré utiliser WhatsApp pour s'informer ou partager des informations sur la crise sanitaire (24%), tandis qu'un cinquième (18%) affirment avoir rejoint un groupe de soutien ou de discussion avec des personnes qu'ils ne connaissaient pas (sur Facebook ou sur WhatsApp) dans le but d'en parler. D’autre part, 51% des personnes interrogées affirment avoir participé à ce type de groupes de discussion avec des membres de leur entourage : amis, famille et/ou collègues.

Accédez au rapport complet ici - et à l'infographie dédiée à la France ici !

Méthodologie :

Etude Omnibus réalisée en janvier et février 2020 auprès de plus de 80 000 personnes dans 40 pays. Dans chaque pays, les échantillons sont représentatifs de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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