Edouard Philippe : un nouveau Premier ministre qui intrigue les Français

Marion OberlinJunior Research Executive
mai 19, 2017, 3:07 PM GMT+0

Après plusieurs semaines d’incertitude quant au choix d’Emmanuel Macron pour son chef de gouvernement, la décision est tombée ce lundi 15 mai : Edouard Philippe sera le nouveau Premier ministre. Loin d’être un débutant en politique, puisqu’il est déjà député-maire du Havre, et membre des Républicains, il aura à faire ses preuves au sein d’un gouvernement qui aspire à composer avec les différentes couleurs politiques et les spécificités du projet de La République En Marche!.

YouGov a voulu en savoir plus sur l’avis des Français quant à la nomination d’Edouard Philippe en interrogeant 1000 individus représentatifs de la population française, du 16 au 17 mai 2017.

Edouard Philippe est-il inconnu des Français ?

Bien qu’étant Maire du Havre depuis 2010, Edouard Philippe restait inconnu de 9 Français sur 10 avant sa nomination au poste de Premier ministre (90%). Dans le détail, plus d’un quart des Français déclarent ne « pas vraiment » le connaître (27%) pour 64% ne le connaissant « absolument pas ». Malgré sa faible notoriété, Edouard Philippe semble incarner la ligne politique que souhaite suivre Emmanuel Macron tout au long de son quinquennat. Le nouveau Premier ministre est donc « de droite, mais pas trop », puisqu’il a notamment été un important soutien d’Alain Juppé lors de la primaire de la droite - candidat considéré comme le plus progressiste. Relativement jeune (46 ans) et habitué de la politique. Edouard Philippe semble donc être « l’homme de la situation ». Reste à savoir comment les Français perçoivent ce Premier ministre « presque » inconnu.

Edouard Philippe est-il un bon choix ?

La position des Français quant à la nomination d’Edouard Philippe semble mitigée: en effet, un Français sur deux déclare ne pas avoir d’avis sur la question (50%). Parmi ces indécis, les inactifs sont plus de six sur dix à ne pas se prononcer sur sa nomination (61%). Notons tout de même que près d’un Français sur 3 estime qu’il s’agit d’un bon choix (31% vs 19% un mauvais choix). Dans le détail, les jeunes âgés de 18 à 34 ans sont les plus critiques : un quart d’entre eux déclare que c’est un mauvais choix (25%).

Dans les régions françaises, le Sud-Ouest semble particulièrement satisfait de sa nomination (41% pensent qu’il représente un bon choix), probablement du fait de sa proximité avec Alain Juppé, qui est très populaire dans cette partie de la France. Edouard Philippe est également très populaire au sein de ceux qui le connaissaient avant sa nomination. Parmi eux, près de deux tiers pensent que c’est un bon choix (61%).

Les Français ne semblent pas avoir un avis tranché sur la nomination d’Edouard Philippe, à qui ils semblent laisser le bénéfice du doute. Il aura donc beaucoup à prouver, notamment dans son action au sein du nouveau gouvernement.

Edouard Philippe incarne-t-il un virement à droite du gouvernement ?

Pour près de quatre Français sur dix, la nomination d’un Républicain en tant que chef du gouvernement oriente le gouvernement à droite de l’échiquier politique (42%).

Pour autant, il est difficile d’affirmer que le gouvernement composé par Edouard Philippe est de droite. Parmi les 22 ministres et les quatre secrétaires d’Etat, seulement deux sont issus d’un parti qui se réclame de droite (Les Républicains). Le nouveau Premier ministre a donc rempli son objectif « d’associer des personnalités dont l'engagement politique puisse être à droite, à gauche, au centre mais aussi des personnalités qui existent, sans engagement partisan », comme il le déclarait sur France Inter le jeudi 18 mai.

Les élections législatives du 11 et 18 juin 2017 seront un moment clé pour le nouveau Premier ministre et son gouvernement. Le challenge de composer une majorité parlementaire pour le mouvement La République En Marche! est crucial, afin de pouvoir bénéficier d’une certaine marge de manœuvre dans l’application des propositions d’Emmanuel Macron. Les bases de ce quinquennat sont en place, reste à voir si celles-ci seront renforcées ou fragilisées par le choix des Français aux législatives.

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