Une entrée en campagne en demi-teinte pour Nicolas Sarkozy

Antoni MinnitiSenior Research Executive
septembre 01, 2016, 2:41 PM GMT+0

Une participation élevée attendue à la primaire de la droite et du centre

Les 20 et 27 novembre prochains se dérouleront le premier et le second tour de l’élection primaire de la droite et du centre. Cette élection aura pour but de désigner le candidat de la droite et du centre aux élections présidentielles de 2017. En pleine rentrée politique, le ton est donné entre les candidats à la primaire de la droite et du centre marqué par l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy.

Près d’un Français sur trois déclare avoir l’intention de participer à la primaire de la droite et du centre (31% - dont 14% étant « certains » de participer). Dans le détail des résultats, les principaux concernés par cette primaire seront les plus prompts à se rendre aux urnes : 57% des sympathisants Les Républicains (dont 31% étant « certains » de participer) et 47% des Centristes (dont 13% étant « certains » de participer).

Bien que cette primaire suscite une attente particulière auprès des Français, seul un quart d’entre eux (25%) connaît exactement les modalités administratives de ce scrutin, à savoir : seront autorisés à voter lors de cette primaire, l’ensemble des électeurs inscrits sur les listes électorales à condition qu’ils signent une charte de la droite et du centre et qu’ils s’acquittent des frais de participations. Un Français sur cinq pense même que seuls les adhérents des partis concernés seront autorisés à voter lors de ce scrutin (21%).

Les Français sont dans l’ensemble favorables à l’organisation de cette primaire, mais des doutes subsistent quant à sa transparence. En effet, plus de quatre personnes sur dix se disent favorables à ce mode de scrutin « ouvert » pour les primaires de la droite et du centre (43%), avec 64% des Centristes et 62% des sympathisants Les Républicains approuvant ce mode de scrutin. En revanche, seuls 27% de la population accordent leur confiance aux organisateurs de la primaire pour désigner en toute transparence le futur candidat de la droite et du centre. Une confiance moins élevée chez les sympathisants Centristes (47%) que chez les sympathisants Les Républicains (64%).

Une entrée en campagne en demi-teinte pour Nicolas Sarkozy, qui peine à soulever les foules en dehors de son parti

Seul un Français sur cinq estime que l’entrée en campagne (officielle) de Nicolas Sarkozy est une bonne chose (20%). Dans le détail, seuls 38% des Français comptant participer à la primaire estiment que cela est une bonne chose. En fonction de la proximité partisane, la candidature de Nicolas Sarkozy aux primaires trouve d’abord un écho auprès de son propre parti : 66% des sympathisants Les Républicains estiment que l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy est une bonne chose (comparé à 21% des Frontistes et des Centristes).

Cette entrée en campagne de Nicolas Sarkozy pourrait avoir un impact sur la participation attendue à la primaire. Si plus d’un tiers des Français déclare que cela incitera plus de personnes à aller voter (38%), ils sont tout autant à avancer le contraire (38%). En revanche, une large majorité au centre et à droite se dessine : 53% des Centristes et 71% des sympathisants Les Républicains estiment que cela aura un impact positif sur le taux de participation au scrutin.

La participation sera donc un enjeu de taille pour Nicolas Sarkozy qui, malgré sa force auprès des sympathisants de droite, ne compte pas autant de soutiens hors de la droite que son principal adversaire Alain Juppé. En effet, si Nicolas Sarkozy est adoubé par les sympathisants Les Républicains et Frontistes, qui sont respectivement 58% et 18% à souhaiter le voir remporter ces primaires, Alain Juppé rassemble au centre et à gauche où une large frange de l’électorat souhaite sa victoire (48% des Centristes, 34% des sympathisants PS, EE-LV et 16% des sympathisants du Front de gauche).

Des stratégies fondamentalement différentes pour ces deux principaux adversaires politiques, qui regardent donc dans deux directions opposées. Pour Nicolas Sarkozy, tout l’enjeu réside en le fait de rassembler à droite, quand Alain Juppé devra provoquer une participation multi-partisane pour collecter un maximum de suffrages.

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