Résultats du Baromètre YouGov France / Le Huffington Post / I>télé d'Octobre 2015

Antoni MinnitiSenior Research Executive
septembre 29, 2015, 3:28 PM GMT+0


La popularité du couple exécutif en nette baisse

Alors que le Président et le Premier ministre avaient connu une certaine stabilité depuis ces derniers mois, cette nouvelle vague vient infirmer la bonne dynamique que l’exécutif avait pu connaître jusqu’ici.

Le Président François Hollande obtient en octobre seulement 17% d’opinions favorables (-2 points par rapport au mois de septembre). Cette baisse dans l’opinion publique s’explique par le déficit de confiance au centre et à l’extrême gauche : seuls 17% des sympathisants d’extrême gauche (-2 points depuis septembre) et 13% des centristes (-2 points depuis septembre) ont une opinion favorable de François Hollande. En revanche, le Président conforte son assise dans son propre camp avec 56% d’opinions favorables chez les sympathisants PS, EE-LV (+3 points par rapport à septembre).

En baisse également, le Premier ministre Manuel Valls, qui comptait 28% d’opinions favorables le mois dernier, voit sa popularité baisser significativement en octobre : moins d’un Français sur quatre juge favorablement son action de Premier ministre (24%, -4 points). Cette baisse s’explique avant tout par la défiance des sympathisants « Les Républicains » (16%, -2 points par rapport à la dernière vague), des partisans d’extrême gauche (13%, -13 points) et également des frontistes (5%, -5 points).

Enfin, concernant les sujets de préoccupations en politique, un peu moins d’un tiers des Français désigne ce mois-ci le chômage et l’emploi comme principal sujet d’inquiétude (31%, -1 point). L’immigration reste à la seconde place mais préoccupe légèrement moins l’opinion publique (17%, -2 points). Enfin, la protection sociale vient compléter le podium (9%, stable sur la dernière période).

Le gouvernement chute dans l’opinion publique, « Les Républicains » se renforcent

A l’image de celle du Premier Ministre, la popularité du gouvernement baisse également dans l’opinion avec seulement 17% d’opinions favorables en octobre (-3 points par rapport à septembre). Très soutenu dans son propre camp (56% d’opinions favorables chez les sympathisants PS, EE-LV, +4 points), le gouvernement peine à fédérer à l’extrême gauche (où il obtient 14% d’opinions favorables, -2 points) et au centre (12%, -5 points).

Ainsi, le gouvernement voit ses scores baisser sur la quasi-totalité des critères d’évaluation politique et sociétaux. En recul d’un point, 30% des Français estiment que le gouvernement est « prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays ». De plus, moins d’un Français sur trois estime que « le gouvernement a de bonnes intentions, même [s’ils] ne [sont] pas toujours d’accord avec ses positions » (29%, -4 points). Sur le reste des items, le gouvernement régresse également : moins de trois Français sur dix considèrent que « le gouvernement s’adresse à toute la population, pas seulement à ses électeurs » (27%, -2 points), que « le gouvernement à une ligne claire, dont il ne bouge pas » (24%, -2 points) et qu’il est « composé de personnes compétentes » (21%, -2 points).

A contrario, «Les Républicains » connaissent un regain de popularité sur la plupart de ces mêmes critères : plus d’un tiers des Français estime que le parti d’opposition est « prêt à prendre des décision impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (36%, +3 points) et un tiers considère que le parti « Les Républicains » « a de bonnes intentions, même [s’ils] ne [sont] pas toujours d’accord avec ses positions » (33%, +3 points). Aussi, plus d’un quart de la population estime que le parti « prône la société dans laquelle [ils] souhaite[nt] vivre » (27%, +2 points). En revanche, un peu moins de trois Français sur dix considèrent que le parti « Les Républicains » est « composé de personnes compétentes » (28%, -1 point), et qu’il a « une ligne claire, dont il ne bouge pas » (26%, -1 point).

De manière générale, moins d’un Français sur cinq déclare avoir confiance en les responsables politiques et la qualité de la démocratie ce mois-ci (19%, -4 points). Ce chiffre permet de mettre en perspective, et peut être d’expliquer, la vision très divisée qu’a l’opinion publique des partis politiques français. Ces derniers ne semblent plus synonymes d’unité, puisque plus d’un Français sur deux estime ainsi le Parti Socialiste et « Les Républicains » divisés (60% de la population considère ces formations divisées, +5 points pour chacun des partis depuis le mois dernier). Les partis d’extrême gauche et le Front National apparaissent légèrement moins divisés : respectivement 47% et 36% des Français les considèrent comme tels.

Des Français favorables à des mesures supplémentaires en matière de sécurité routière

Pour plus d’un Français sur deux, le gouvernement prend suffisamment, voire trop, de mesures pour garantir la sécurité routière (63%, dont 28% considèrent que « le gouvernement prend trop de mesures »). A l’inverse, seul un quart des Français estime que le gouvernement ne prend pas assez de mesures pour garantir la sécurité routière (25%).

Dans le détail des résultats, 38% des Français âgés entre 18 et 34 ans estiment que le gouvernement prend suffisamment de mesures pour garantir la sécurité routière alors que seulement un tiers des plus de 35 ans partage le même avis (33%). En revanche, plus les Français avancent en âge et plus le sentiment que le gouvernement ne prend pas assez de mesures pour garantir la sécurité routière augmente : ainsi, 21% des 18-34 ans estiment que le gouvernement ne fait pas assez en termes de sécurité routière, quand c’est le cas de 25% des 35-54 ans. Ce chiffre atteint même 27% des 55 ans et plus.

L’opinion des Français sur l’action du gouvernement en termes de sécurité routière dépend également de la proximité partisane des interrogés. En effet, si plus d’un sympathisants PS, EE-LV sur deux déclare que le gouvernement en fait suffisamment pour garantir la sécurité routière (53%), cet avis est loin de faire l’unanimité au sein des autres partis : 39% des centristes, 36% des sympathisants d’extrême gauche, 29% des frontistes et 27% des républicains estiment que l’action gouvernementale est suffisante.

Pour améliorer la sécurité routière, plus d’un Français sur deux est favorable à la généralisation des éthylotests anti-démarrage (58%, dont 31% étant même « tout à fait favorable ») et à l’instauration d’une visite médicale au moins tous les dix ans pour les titulaires du permis de conduire (50%, dont 22% « tout à fait favorable »). Moins de la moitié des Français est en revanche favorable à l’installation obligatoire d’un GPS régulateur de vitesse dans les véhicules (44%, dont 17% « tout à fait favorable »). Enfin, seul un Français sur cinq se déclare favorable à la généralisation de l’abaissement de la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes nationales (20% dont 8% « tout à fait favorable »).

Dans le détail des résultats, l’ensemble des mesures testées sont davantage sollicitées par les Français à mesure que ceux-ci avancent en l’âge, exception faite de l’instauration d’une visite médicale obligatoire tous les dix ans, qui divise légèrement plus les Français : seul 44% des personnes de 55 ans et plus s’y déclarent favorables, comparé à une proportion plus importante des moins de 54 ans (58% des 18-34 ans et 53% des 35-54 ans).

Les résultats détaillés du Baromètre ici

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