Résultats du Baromètre YouGov France / Le Huffington Post / I>télé de Juillet 2015

Lucie SchweizerBrandIndex Senior Client Service
juillet 02, 2015, 8:42 AM GMT+0

François Hollande en légère hausse quand son 1er Ministre voit sa popularité reculer

Alors qu’on avait observé en juin une légère hausse de la popularité de l’exécutif, seul François Hollande voit sa cote de popularité progresser dans l’opinion ce mois-ci, alors que Manuel Valls perd 2 points.

François Hollande compte en juillet 21% d’opinions positives (+1 point par rapport au mois de juin). Cette légère augmentation de la popularité du Président trouve, contrairement au mois précédent, son origine dans la propre famille politique du chef de l’Etat : 55% des sympathisants PS, EE-LV (+ 3 points) et 20% des partisans d’extrême gauche (même score qu’en juin) le jugent favorablement ce mois-ci. En revanche, c’est au centre droit que le Président pêche, une moindre proportion de centristes approuvant son action en juillet (22%, -4 points).

Manuel Valls, qui comptait 28% d’opinions positives le mois dernier, voit sa cote de popularité reculer de 2 points en juillet à 26%. Contrairement au Président, c’est à gauche que le chef du gouvernement recule le plus : 60% des sympathisants PS-EELV lui vouent une opinion positive (-5 points) ce mois-ci. Manuel Valls voit également sa popularité baisser chez les centristes, 36% approuvant son action en juillet (-3 points). A droite, les partisans du tout nouveau parti Les Républicains fustigent toujours autant l’action du 1er Ministre : seuls 13% d’entre eux ont une opinion positive de Manuel Valls (même score qu’en juin).

Au cœur des inquiétudes des Français, le chômage et l’emploi font l’objet d’une forte hausse ce mois-ci, près de quatre Français sur dix le citant comme leur principal sujet de préoccupation (39%, +3 points). L’immigration se maintient à 13% (même score qu’en juin), alors que la protection sociale préoccupe légèrement moins les Français (11%, -2 points).

Le gouvernement progresse dans l’opinion, alors que le nouveau nom des Républicains ne bénéficie pas à l’image du parti de droite

L’équipe ministérielle reste stable en termes de popularité ce mois-ci : 19% des Français portent un jugement favorable à son action (même score qu’en juin). Cependant, le gouvernement performe mieux en juillet sur les différents items d’évaluation de sa politique, alors que l’opposition accuse une moindre performance générale sur ces mêmes items.

Le gouvernement voit son évaluation s’améliorer significativement sur les items politiques et sociétaux clefs : il gagne 3 points sur ses « bonnes intentions » (34%), et 2 points sur le fait d’être « prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (34%). Aussi, près d’un tiers des Français considère qu’il « s'adresse à toute la population, pas seulement à ses électeurs » (31%, +2 points) et qu’il a « une ligne claire dont il ne bouge pas » (29%, +2 points). Enfin, près d’un quart de la population estime que l’équipe gouvernementale est « composée de personnes compétentes » (24%, +1 point). De fait, le gouvernement obtient en juillet des scores supérieurs à l’opposition sur la grande majorité des items précédents (quatre items sur cinq), et semble regagner légèrement la confiance des Français.

A contrario, Les Républicains de Nicolas Sarkozy, dont le changement de nom aurait pu rimer avec une amélioration de l’image de parti de droite, ne parvient pas à réaliser de meilleurs scores en juillet sur les items d’évaluation de sa politique. En effet, si Les Républicains gagnent 1 point sur leurs « bonnes intentions » (32%), le parti en perd 4 sur le fait d’être « prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (32%). De plus, moins d’un tiers des Français estime qu’il est « composé de personnes compétentes » (29%, -2 points), et qu’il a « une ligne claire dont il ne bouge pas » (27%, ne change pas). Enfin, seuls 25% des Français considèrent que Les Républicains s’adressent à toute la population (-1 point). Ce dernier score nous montre que l’objectif pour le parti de droite de rassembler les Français sous une appellation universelle s’avère manqué: la nation française, dont les fondations s’inscrivent dans les principes républicains, ne semble pas adhérer d’un bloc à ces nouveaux « Républicains ».

Le Front National sans Jean-Marie Le Pen, un scénario qui suscite l’adhésion des Français

Alors que les adhérents du Front National ont été appelés le 22 juin à ratifier les nouveaux statuts du Front National (qui incluent la suppression de l’article 11bis, instituant la présidence d’honneur de Jean-Marie Le Pen), nous avons interrogé les Français sur le possible retrait de Jean-Marie Le Pen de la vie politique française. Ce dernier, suspendu de sa qualité d’adhérent en mai dernier au terme du congrès extraordinaire du parti, pourrait se voir définitivement exclu du Front National à l’issue de ce scrutin, ce que souhaite une grande majorité de Français.

En tout, ce sont près de sept Français sur dix (69%) qui se disent favorables au retrait définitif de Jean-Marie Le Pen de la vie politique française, dont 73% des partisans du FN. Et lorsque l’on soumet l’hypothèse de l’exclusion définitive de Jean-Marie Le Pen de sa propre formation, un peu plus de six Français sur dix s’y déclarent favorables (61%), dont sept sympathisants frontistes sur dix (71%). Ces scores laissent présager que l’appel de Jean-Marie Le Pen aux adhérents du Front National à lutter contre le « parricide » perpétré par sa fille a peu de chances de fonctionner.

Le Front National, qui traverse une crise du fait d’un conflit très médiatisé entre le père et la fille, pourrait tirer profit de cette discorde familiale et de l’avènement de Marine Le Pen à la tête du parti. En effet, un Front National sans Jean-Marie Le Pen ne serait plus vraiment considéré comme un parti d’extrême droite par les Français : moins de la majorité (48%) estimerait alors que cette définition politique (une formation d’extrême droite) correspondrait au parti s’il ne comptait plus Jean-Marie Le Pen dans ses rangs. Un Français sur cinq (20%) considèrerait alors le Front National comme un parti de droite, et 13% ne lui accolerait plus d’étiquette politique (ni de droite, ni de gauche).

Enfin, ce conflit, s’il pourrait conduire à l’amélioration de l’image du parti dans sa globalité, permet certainement à Marine Le Pen d’améliorer la sienne. En effet, un quart des Français (25%) déclare que la crise au Front National a influencé positivement l’image qu’ils avaient de la Présidente du parti, un chiffre qui grimpe à 62% chez les sympathisants FN. Le « parricide », s’il n’est pas encore réellement effectif, est d’ores et déjà réussi.

Les résultats détaillés du Baromètre ici

Retrouvez aussi le palmarès des personnalités