La semaine dernière, le président américain Barack Obama a rencontré les dirigeants de l'Union Européenne pour discuter de l'imposition de « sanctions plus poussées " dans le cas d'une incursion russe en Ukraine orientale, suite à l'annexion par la Russie de la région de la Crimée. Les Etats-Unis et l’Europe avaient déjà accepté des sanctions partielles, comprenant le gel des avoirs financiers et des restrictions de visas pour certains fonctionnaires russes. Un nouveau sondage YouGov Eurotrack réalisé dans sept pays européens montre des divergences de points de vue quant aux sanctions à prendre contre la Russie.
S’il y a un soutien peu marqué pour l’établissement de sanctions commerciales envers la Russie en Allemagne (43% contre 36% s’y opposant) et en France (43% contre 31%), la même action est soutenue par plus de la moitié de la population dans la plupart des autres pays étudiés, y compris la Grande-Bretagne (50% contre 23% s’opposant à des sanctions commerciales).
En France et en Allemagne, la population est également divisée sur la question d’exclure la Russie du G8, une mesure que les habitants de Grande-Bretagne et des pays nordiques ont tendance à soutenir.
Cependant, les Britanniques sont plus en ligne avec l'opinion franco-allemande sur la mise en œuvre d’autres actions, comme la rupture des relations diplomatiques avec la Russie ou les options militaires. Ces dernières sont révoquées par 50% ou plus de la population de chaque pays étudié, à l'exception de la Norvège et de la Finlande, qui partagent toutes deux une frontière avec la Russie.
Les dirigeants Français, Allemands et Britanniques ont été réticents à prendre des sanctions diplomatiques à l’égard des Russes suite à l'annexion par la Russie de la Crimée. En raison de leurs liens commerciaux étroits avec Moscou, les économies française et allemande seraient en effet particulièrement exposées si la Russie décidait de riposter par des sanctions punitives aux pays occidentaux.
Choisir un camp
Une autre différence notable entre la Grande-Bretagne et les pays nordiques d'une part, et la France et l'Allemagne d'autre part, est le soutien du public à l'égard de la crise. Aucun des deux groupes de pays n’est plus tolérant avec Moscou, mais la France et l'Allemagne sont beaucoup moins susceptibles d’avoir de la sympathie pour le nouveau gouvernement ukrainien. Surtout, les Allemands et les Français se démarquent par leur « non prise de position », choisissant majoritairement de ne soutenir ni le gouvernement russe, ni le nouveau gouvernement ukrainien.
Lundi 31 mars, des responsables russes ont annoncé un "retrait partiel" des troupes russes massées le long de la frontière russo-ukrainienne, qui représenteraient des dizaines de milliers de soldats, laissant entrevoir l'espoir que la crise en Ukraine se désamorce, après de nombreuses semaines d'incertitude.
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Crédits GETTY : Antoine Antoniol