L’exécutif toujours au plus bas
Les affaires qui touchent actuellement le camp de la droite n’ont pas pour autant fait remonter la popularité du gouvernement. Les représentants de l’exécutif restent très bas dans l’opinion, malgré un léger sursaut du gouvernement sur la clarté de sa ligne.
François Hollande stagne à 16% d’opinions favorables, mais gagne un point d’opinions défavorables (78%) en mars. Même dans son propre camp, les sympathisants socialistes et écologistes sont proportionnellement plus nombreux à émettre un avis défavorable sur son action (52%) qu’un avis favorable (44%). Quant aux sympathisants d’autres partis, la quasi-totalité désapprouvent son action présidentielle : 80% des partisans d’extrême gauche, 84% du centre, 96% de droite et 96% d’extrême droite.
Jean Marc Ayrault, lui, descend encore d’un point de pourcentage dans l’opinion des Français et atteint le score de 14% d’opinions favorables, tandis que les opinions défavorables à son égard gagnent 2 points et retombent à leur niveau de décembre 2013 (76%). Le Premier Ministre enregistre encore moins de soutien que le Président dans son propre camp, avec 36% des socialistes et écologistes disant avoir une opinion positive de son action.
Enfin, le gouvernement enregistre en mars 80% d’opinion défavorables, et plus globalement une baisse sur la majorité des indicateurs de ce baromètre : 75% des Français considèrent que le gouvernement n’est pas composé de personnes compétentes (+4 points par rapport à février), 81% sont en désaccord avec l’affirmation ‘le gouvernement protège les intérêts des personnes comme moi’ (+3 points), et 77% avec le fait que ‘la société que prône le gouvernement est globalement celle dans laquelle je souhaite vivre’ (+2 points). Seules évolutions positives, il gagne 3 points sur ‘ses bonnes intentions’ (31%) et sur la clarté de sa ligne (22%), un retour positif quant à sa position sur Notre-Dame-des-Landes et l’appel de Jean-Marc Ayrault aux écologistes à clarifier leur position.
Les affaires qui touchent la droite polarisent les opinions des Français sur l’UMP
Si les affaires Copé et Buisson qui ont secoué le monde politique ces dernières semaines ne profitent en rien à la gauche, elles semblent toutefois polariser les opinions sur l’UMP. L’affaire sur la société d’événementiel qui touchait Jean-François Copé la semaine dernière influencera peu le vote des sympathisant UMP (16%) et FN (17%), mais aura plus d’impact sur les sympathisants du centre (35%), de gauche (30%) et d’extrême gauche (26%). Quant à l’affaire Buisson, elle influence l’image de Nicolas Sarkozy à la fois de manière positive pour les sympathisants UMP (11%), du Centre (8%), et du FN (8%), mais aussi de manière négative (23% des sympathisants socialistes et écologistes, 20% parmi l’extrême gauche, mais aussi 13% parmi les sympathisants du centre et du FN).
Plus globalement, on observe un ralliement de soutien à l’UMP au centre et à droite, et un désaveu de celle-ci à gauche. Sur chacun des indicateurs de ce baromètre, les opinions positives gagnent du terrain par rapport à la vague de début février chez les sympathisants du centre, de droite et d’extrême droite, et les opinions négatives augmentent, elles, chez les partisans de gauche et d’extrême gauche.
Mais c’est surtout dans la confiance des Français en la démocratie et la politique en général que les affaires Buisson et Copé se répercutent clairement : 18% seulement disent avoir confiance dans les responsables politiques et en la qualité de la démocratie en France, une baisse de 3 points par rapport à février. A noter, un certain désamour de la jeune génération pour la politique : les 18-34 ans sont les moins nombreux (14%) à croire encore en la démocratie et ses dirigeants (contre 18% des 35-54 ans et 21% des 55+).
Les Français attendent un remaniement ministériel, défaite socialiste ou non aux prochaines élections
Plus de sept Français sur dix (71%) se déclarent en faveur d’un remaniement ministériel. A la question « Selon-vous, François Hollande devrait-il procéder à un remaniement, et si oui à quelle(s) condition(s) ? », 46% sanctionnent directement la politique du gouvernement en répondant « Oui sans conditions ». Un Français sur cinq (20%) estime qu’un remaniement sera nécessaire en cas de défaite de la gauche aux municipales, et 11% si la gauche perd aux élections européennes (prévues en mai prochain).
Ils considèrent également à 67% qu’un changement de Premier Ministre serait opportun en cas de remaniement. Pour remplacer Jean-Marc Ayrault, 17% des Français souhaiteraient avoir Manuel Valls comme Premier Ministre, suivi par Ségolène Royal et Martine Aubry (toutes deux à 10%). Le ministre de l’intérieur est plébiscité par les partisans centristes (31%) et de l’UMP (28%) plus que par les sympathisants socialistes (18%), qui eux considèrent d’égale manière Martine Aubry (18%) pour le poste.
Les résultats détaillés du Baromètre ici
Consultez aussi le palmarès des personnalités
CREDITS GETTY : Marc Piasecki