Baromètre Politique YouGov / Le Huff Post / I>Télé Avril 2013

Suzanne Ter-MinassianResponsable de la recherche politique et sociale
avril 11, 2013, 5:00 AM GMT+0

Après un mois marqué par les scandales politiques, la confiance dans le personnel politique et la qualité de la démocratie connait une forte baisse – 5 points. Cette chute est particulièrement forte chez les sympathisants PS (le sous total confiance passe de 58% à 43%). Une baisse de la même ampleur avait été constatée au moment du schisme à l’UMP.

Le jugement porté sur le Gouvernement, le Premier Ministre et le Président de la République est aussi très largement affecté, avec des chutes de respectivement 6, 6 et 5 points.

FavorableDéfavorableNSP

Gouvernement

17% (-6)

76 % (+8)

6%

Premier Ministre

16 % (-6)

76 % (+12)

9%

Président de la république

20 % (-5)

74 % (+9)

7 %

C’est principalement la capacité du gouvernement à défendre les intérêts et la compétence que la détérioration porte. Ni la clarté de la ligne, ni les intentions, ni l’universalité du projet ne semblent particulièrement remis en question. Enfin, la grave détérioration du l’image du gouvernement ne semble pas profiter à l’UMP. En effet l’opposition voit aussi son image détériorée, de façon cependant plus légère.

Le mois qui s’est écoulé n’a pas vu de changement dans l’équilibre entre Gauche et Droite. Si demain avaient lieu des élections, 34% des répondants souhaiteraient un gouvernement de Gauche (-1 point par rapport au moins dernier), 37% un gouvernement de droite (inchangé) et 29% ne se prononcent pas. Dans l’opinion, le scandale n’a donc pas été circonscrit à la Gauche ou au Gouvernement, mais affecte l’ensemble du paysage politique.

Les réponses souhaitées à la crise politique : deux Français sur trois favorables à un remaniement

Interrogés sur leurs souhaits pour la suite – sans mention de l’affaire Cahuzac à ce stade – les Français s’expriment pour un changement de gouvernement, option plus populaire que la dissolution.

Ainsi, 2 Français sur 3 seraient favorables à un remaniement ministériel, et sont favorable à 65% un changement de Premier Ministre. Ces positions sont majoritaires, quel que soit la proximité partisane. Seule la dissolution de l’Assemblée nationale ne fait pas l’unanimité (54% pour, 32% contre, 14% nsp), et est minoritaire à Gauche.

Le référendum sur la moralisation de la vie politique, qui fait l’objet d’un débat, est assez plébiscité : 8 Français sur 10 s’y déclarent favorables, et 57% des Français estiment sa tenue nécessaire (non, 28% nsp 15%).

Interrogés sur les options en cas de remaniement, près de 8 Français sur 10 approuveraient un gouvernement resserré.

Favorable (dont majorité)Défavorable (dont majorité)NSP

Gouvernement resserré

79 (82)

9 (11)

11

Techniciens

63 (69)

20 (20)

17

Unions nationale – ouvert à la droite

48 (29)

37 (61)

15

Ouvert au PCF et PG

38 (55)

46 (36)

16

Ouvert au Modem

44 (48)

37 (44)

19

Exclusivement socialiste

21 (34)

63 (57)

16

Socialiste et écologiste

39 (75)

46 (20)

15

Moins un changement de ligne, qu’un changement de Premier Ministre.

Il semble donc que la majorité soit favorable à un changement d’esprit au gouvernement (une équipe resserrée et technique) plutôt qu’un changement de ligne, malgré les nombreuses critiques.

Reste que sans changer la ligne, on constate un fort désir de changement de Premier Ministre – impopulaire (76% de jugements défavorables), le changement de premier ministre est plébiscité à Gauche comme à Droite (47% des sympathisants PS ou EE-LV sont favorables à un changement de Premier Ministre, 44% y sont opposés, 9% nsp).

Enfin, le Premier Ministre est désormais vu comme une faiblesse pour le Président par 57% des Français, et comme un atout par 15%. Si les sympathisants socialistes plus indulgents (31% une force, 44% une faiblesse, 25% nsp), Jean Marc Ayrault reste néanmoins vu comme un problème pour le gouvernement.

Le palmarès des personnalités : Bayrou tire son épingle du jeu, et Moscovici est contaminé.

Le palmarès des personnalités voit une augmentation généralisée du nombre d’opinions négatives exprimées, alors que le nombre d’opinions positives exprimées, lui, reste stable. Le volume total d’opinions négatives exprimées a subit une augmentation de 24%, alors que les opinions positives sont stables, à 1% près.

Cela traduit une baisse généralisée, à laquelle peu de responsables échappent, à moins de souffrir d’un problème de notoriété.

Seul Bayrou tire son épingle du jeu, son image de probité le sauvant des ravages de ce mois-ci. (+7 points d’opinion positives).

Autre mouvement remarquable, Pierre Moscovici, semble payer auprès de l’opinion un mois difficile : entre les déclarations de Mélenchon et l’affaire Cahuzac, il gagne 11 points d’opinion négatives.

Enfin, Fleur Pellerin, qui gagne quelques places chaque mois, malgré un volume d’opinions relativement faible, devient le deuxième ministre le plus populaire du gouvernement après Manuel Valls.

Retraites

Interrogés sur les politiques à adopter face aux difficultés de financement du système de retraite, les Français se déclarent en faveur d’un financement par impôt (35%), ou de l’allongement de la durée de cotisation (33%). Viennent ensuite l’augmentation des cotisations retraite (26%) ou l’augmentation de l’âge d légal e départ à la retraite. Seuls 6% se déclarent en faveur d’une réduction des pensions.

A la question ‘personnellement, jusqu’à quel âge seriez-vous prêt à travailler ?’ 27% répondent 60 ans, 18% 62 ans, 26% 65 and et seuls 11% des répondants seraient prêts à travailler au-delà de 65 ans.

Accords sur l’emploi : contre le chômage on n’a pas tout essayé

A la question : ‘Sur le chômage, pensez-vous que les politiques publiques peuvent avoir un impact, ou plutôt que la situation dépend avant tout de la conjoncture internationale ?’ 53% des Français répondent que le chômage dépend avant tout des politiques menées, et 36% avant tout de la conjoncture internationale (nsp 36%).

Une loi sur la réforme du marché du travail issue d'un accord patronat/syndicat va conduire à accorder davantage de liberté aux entreprises pour déterminer le temps de travail et les salaires et dans le même temps des sécurités nouvelles pour les salariés : encadrement plus strict du recours aux CDD, droit universel à une mutuelle..). Pensez-vous que… ? TotalLO, NPA et FGPS EE-LVCentreUMPFN

La sauvegarde de l’emploi justifie que l’on remette temporairement en cause certains droits des salariés, en échange de certains avantages

35

22

38

55

51

33

Les avantages accordés, ou les bénéfices attendus sur l’emploi ne justifient pas que l’on remette en cause ces droits des salariés.

50

73

50

33

37

57

NSP

15

5

12

13

12

10

Ce volontarisme ne profite toutefois pas aux accords sur l’emploi, 35% des Français se déclarent favorables à la remise en cause temporaire des droits des salariés pour favoriser l’emploi contre 50% estimant que les avantages accordés ne justifient pas cette remise en cause. Cette réforme est toutefois majoritairement populaire auprès des sympathisants UMP (51% / 37% / 12%).

NOTES

Echantillon de 1005 personnes, représentatif de la population française, méthode des quotas.

Le sondage a été réalisé sur internet entre le 05 et le 08 Avril 2013. Tous les chiffres sont – sauf mention contraire – de YouGov France

Toute mention des données doit citer YouGov France pour le Huffington post et I>Télé

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