L’exécutif enregistre un nouveau record d’impopularité
Dans un contexte marqué par d’importants mouvements sociaux liés à la Loi Travail et le bras de fer engagé avec la CGT, l’exécutif s’enlise dans l’opinion et enregistre ce mois-ci des niveaux d’impopularité encore jamais atteints dans l’histoire de ce baromètre.
Subissant de plein fouet les conséquences du mano à mano engagé avec la CGT, François Hollande sombre dans l’opinion ce mois-ci. En chute libre, le Président de la République n’est crédité que de 11% d’opinions favorables (-5 points par rapport au mois dernier), un record depuis la création de ce baromètre en novembre 2012. De fait, il régresse dans toutes les franges de l’opinion. A l’extrême gauche, François Hollande perd 7 points (14% d’opinions favorables), et il chute de 4 points au sein de son propre camp (36% d’opinions favorables chez les sympathisants PS, EE-LV). Du côté de l’opposition la tendance est également à la baisse : de 4 points chez les Frontistes (3% d’opinions favorables) et de 3 points auprès des proches du parti Les Républicains (3% d’opinions favorables). Au centre, le constat est identique même si la baisse est moins marquée (15% d’opinions favorables, -1 point).
Le Premier ministre Manuel Valls, au premier plan pour défendre la Loi Travail, réalise son plus mauvais résultat depuis son arrivée à Matignon. Avec seulement 14% d’opinions favorables, Manuel Valls perd 8 points ce mois-ci. Malgré un léger sursaut auprès de l’opposition, le Premier ministre voit sa popularité pâtir auprès de la quasi-totalité de l’opinion. A gauche, et comme le Président de la République, le chef du gouvernement voit ses soutiens s’étioler : il perd 12 points auprès des sympathisants PS, EE-LV (35% d’opinons favorables) et 7 points auprès des proches du Front de Gauche (15% d’opinions favorables). Au centre, Manuel Valls est crédité de seulement 21% d’opinions favorables (-11 points), une tendance constatée également chez les Frontistes (5% d’opinions favorables, -6 points). Seuls les proches du parti Les Républicains font figure d’exception, en effet, 13% d’entre eux déclarent avoir une opinion favorable du Premier ministre, soit une hausse de trois points par rapport au mois dernier.
Fortement marqué par les vagues successives de contestations sociales, le top 3 des sujets de préoccupations des Français en politique se distingue ce mois-ci par la progression de la protection sociale. En effet, si 34% des Français mettent toujours en avant « le chômage, l’emploi » (+1 point), la « protection sociale » se hisse, quant à elle, à la deuxième place de ce podium (15%, +1 point). Enfin, l’immigration ferme la marche en restant stable par rapport à la vague précédente (14%).
A l’instar du couple exécutif, le gouvernement enregistre également un record d’impopularité
En juin, le gouvernement enregistre une importante baisse de popularité avec seulement 10 % d’opinions favorables (-5 points). L’équipe ministérielle se voit sanctionnée par l’ensemble des franges de l’opinion. A commencer par la gauche, où le gouvernement perd 11 points auprès des sympathisants du Front de Gauche (11% d’opinions favorables) et 3 points auprès des sympathisants de sa propre majorité (35% d’opinions favorables). Les autres franges de l’électorat de ne sont pas plus clémentes avec ce gouvernement : l’équipe ministérielle perd 6 points auprès des Centristes (12% d’opinions favorables), 3 points auprès des Frontistes (3% d’opinons favorables) et 1 point auprès des sympathisants du parti Les Républicains (2% d’opinions favorables).
En dépit d’une forte baisse de popularité, le gouvernement enregistre tout de même quelques améliorations sur les items politiques et sociétaux. Comme un pied de nez à l’actualité, plus d’un tiers des Français estiment que le « gouvernement est prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (34%, +4 points). Légèrement en retrait, un peu plus d’un quart des Français estime qu’il « s’adresse à toute la population, pas seulement à ses électeurs » (28%, +1 point), qu’il « a de bonne intentions, même s’ils ne sont pas toujours d’accord avec ses positions » (27%, -3 points) et qu’il « a une ligne claire, dont il ne bouge pas » (26%, +4 points).
Les Républicains ne sont pas pour autant épargnés et enregistrent une baisse générale sur l’ensemble de ces items politiques et sociétaux. Si plus d’un tiers des Français estime que le parti Les Républicains « est prêt à prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (36%, -1 point), la formation politique ne parvient pas à convaincre l’opinion sur les autres items. Ainsi, moins de trois Français sur dix estiment qu’il « a de bonnes intentions, même s’ils ne sont pas toujours d’accord avec ses positions » (29%, -4 points), qu’il « est composé de personnes compétentes » (28%, -2 points), qu’il « a une ligne claire, dont il ne bouge pas » (26%, -1 point). En retrait, près d’un quart des Français estime que le parti Les Républicains « s’adresse à toute la population, pas seulement à ses électeurs » (25%, -1 point) et qu’il « va de l’avant, et propose des mesures modernes » (24%, -3 points).