« Ubérisation », le nouveau modèle économique
En décembre 2014, Maurice Levy, Président de Publicis, popularisait le néologisme « ubérisation » en expliquant le phénomène par lequel une start-up ou une entreprise liée à l’économie digitale peut menacer et remettre en cause rapidement un modèle économique « traditionnel ».
Comme son nom l’indique le terme « ubérisation » vient du nom de la société Uber (VTC et Uber Pop) qui remet en cause et concurrence l’activité des taxis. Guillaume Sarlat, pour Le Figaro, s’est exprimé sur le sujet : « L'uberisation, tout le monde en parle aujourd'hui : tous les business models des grands groupes seraient sur le point d'être disruptés, ubérisés, désintermédiés, commoditisés, en un mot pulvérisés par une multitude de startups beaucoup plus agiles et innovantes ».
S’il est vrai que ce nouveau phénomène interroge quant aux réelles perspectives de croissance de l’économie dite traditionnelle, constate-t-on véritablement cette ‘’pulvérisation’’ ? L’économie dite « traditionnelle » a-t-elle encore de beaux jours devant elle ?
Début de réponse via l’analyse de l’intention d’utilisation des différents moyens de transport présents en France avec YouGov BrandIndex, l’outil de suivi en continu des marques.
La SNCF, le numéro 1 incontesté
L’entreprise ferroviaire publique française reste incontestablement la première entreprise en intention d’utilisation quelle que soit la tranche d’âge.
Des résultats qui reflètent la dimension de l’un des premiers groupes mondiaux de transport de voyageurs et de logistique de marchandises. En 2015, la SNCF Voyageurs a transporté environ 4 millions de personnes chaque jour, et comptabilise ainsi sur l’année, 2 milliards de personnes ayant transité dans les 3 000 gares qui composent le réseau. La première agence de voyage en ligne a ainsi clôturé l’année 2015 avec un chiffre d’affaires de 16,2 milliards d’euros.
La montée en puissance de Blablacar et Uber
En France, de nombreuses entreprises spécialisées dans le transport et fondées sur la nouvelle économie « ubérisation » ont vu le jour comme BlaBlaCar, Uber et Ouicar.
L’emblème de la French Tech Française et le spécialiste du covoiturage, BlaBlaCar, est à ce jour valorisé à 1.4 milliard d’euros. La plateforme compte plus de 20 millions de membres et permet de mettre en relation des conducteurs qui proposent un itinéraire spécifique en partageant les coûts du voyage avec les autres passagers.
Cette pépite française est ainsi classée deuxième en intention d’utilisation, quelle que soit la tranche d’âge.
Uber est quant à elle spécialisée dans le transport VTC, avec une plateforme mettant en relation des conducteurs et des passagers avec des tarifs concurrençant ceux des taxis. En 2015, un million de personnes auraient utilisé, au moins une fois, ce service. La startup souhaite entrée en Bourse d’ici 2017.
Uber arrive en 4ième position du classement auprès des 18-34 ans et devance nettement les enseignes de taxi. Auprès des 35 ans et plus, l’intention d’utilisation entre le dernier trimestre 2015 et le premier trimestre 2016 augmente significativement.
BlaBlaCar et Uber, des services qui séduisent surtout les jeunes
Si BlaBlaCar est deuxième du classement auprès des 18-34 ans et des 35 ans et plus, l’intention d’utilisation est de 26% et de 15% respectivement.
En dépit d’une augmentation significative entre les deux derniers trimestres auprès des 35 ans et plus, l’intention d’utilisation d’Uber est de 10% auprès des 18-34 ans versus moins de 5% pour les 35 ans et plus.
Il est intéressant de noter que ces différences d’intention d’utilisation en valeur absolue entre les deux tranches d’âge n’existent que pour ces acteurs. En effet, pour les autres, les différences, si elles existent, sont minimes. Certainement un élément de plus pour souligner que les lignes sont en train de bouger, notamment chez les plus jeunes.
Reste à savoir jusqu’où iront ces nouveaux services de transport. Et quels seront les « nouveaux services » de transport qui verront le jour prochainement…