Les « Panama Papers » en quelques mots
L’affaire dite des « Panama Papers » désigne la fuite de plus de 11,5 millions de documents confidentiels issus du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, détaillant des informations sur plus de 214 000 sociétés offshores ainsi que les noms des actionnaires de ces sociétés. Parmi eux se trouvent des hommes politiques, des milliardaires, des sportifs de haut niveau ou des célébrités. Ces révélations ont été lourde de conséquence en ayant notamment contraint le Premier Ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson, à démissionner.
Des enjeux diplomatiques et économiques
Les paradis fiscaux, tel que le Panama, représentent un manque à gagner conséquent pour les États. Ils intéressent les riches contribuables soucieux d'échapper à l'impôt mais aussi de nombreuses grandes entreprises, qui y trouvent un moyen d'alléger leur fiscalité en vigueur dans leur pays d'origine. Toutes les sociétés offshores des « Panama Papers » ne sont pas illégales, mais une grande majorité est utilisée comme sociétés-écrans.
Le Panama, centre névralgique de cette affaire, refuse, pour l’instant, de coopérer avec les Etats étrangers pour lutter contre cette fraude. L’affaire des « Panama Papers » expose ainsi, et au regard de tous, des enjeux diplomatiques et économiques à l’échelle mondiale. Selon l’analyse de certains experts, cette affaire révèle la mondialisation financière actuelle, mais également le fait que les banques et leurs clients peuvent contourner sans grande difficulté des réglementations nationales. C’est l’impuissance de notre système qui y est dénoncée.
Une affaire qui surprend peu les Français
Ce n’est pas la première fois que de telles révélations sont faites autour de ce sujet. La France avait été bousculée par l’affaire Cahuzac en décembre 2012, scandale politico-financier mettant en cause Jérôme Cahuzac, Ministre Délégué chargé du Budget à l’époque. Il avait été accusé par le site d'information en ligne Mediapart d'avoir possédé des fonds non déclarés sur un compte en Suisse, puis à Singapour.
Face à l’actualité des « Panama Papers », 62% des Français disent ne pas être étonnés par ces révélations et encore davantage chez les 18-25 ans (64%).
Faut-il sanctionner les banques impliquées ?
En parallèle à cette affaire, de nombreuses personnalités politiques ont eu l’occasion de réagir dont Eva Joly, ancienne candidate d'EELV (Europe Ecologie Les Verts), qui a lancé la semaine dernière une pétition pour réclamer des sanctions contre les banques impliquées dans le scandale des « Panama Papers ». L'appel a été relayé à l'échelle européenne et 75% des Français se déclarent favorables à son initiative. Reste à savoir comment les Etats vont renforcer les contrôles et sanctionner ces évasions fiscales.