A mi-mandat présidentiel, les cotes de popularité de François Hollande et Manuel Valls descendent à des scores historiquement bas, enregistrant respectivement 12% et 22% d’opinions favorable en novembre
En novembre, alors que le Président de la République arrive à mi-mandat et que le couple exécutif Hollande-Valls entame son 8ème mois de coopération, la défiance envers les dirigeants français n’a jamais été aussi forte. Avec un contexte économique et social qui ne montre guère signe d’amélioration, les Français révoquent véritablement l’exécutif, en lui attribuant les plus mauvais scores enregistrés depuis la mise en place de ce baromètre en novembre 2012.
François Hollande ne bénéficie plus en novembre que de 12% d’opinions favorables (-3 points par rapport au mois dernier), son plus mauvais score depuis le début de son mandat. C’est dans son propre camp (PS EELV) qu’il perd le plus de points ce mois-ci : il n’y compte plus que 32% de soutien, contre 43% en octobre (-11points). En tout, plus de 8 Français sur 10 disent avoir un avis défavorable du Président de la République (83%, +4 points par rapport à octobre), une défiance qui s’explique par un contexte économique et social tendu, imputable notamment à une hausse quasi continue du chômage depuis la prise de fonction du Président.
Le Premier Ministre voit lui aussi sa cote de popularité chuter, avec seulement 22% d’avis favorables ce mois-ci (- 2 points par rapport à octobre). C’est son plus mauvais score, qu’il avait déjà atteint en septembre dernier. Comme François Hollande, il perd des soutiens surtout au sein de sa famille politique : 45% des sympathisants PS-EELV disent avoir un avis favorable de son action, soit 12 points de pourcentage de moins qu’en octobre. Au total, ce sont 7 français sur 10 (70%) qui sont défavorables au Premier Ministre (contre 66% en octobre, +4 points).
L’action de François Hollande à mi-mandat : un bilan noirci par la situation économique de la France et des Français
A l’occasion de la fin de cette première moitié de mandat, les Français ont donné leur opinion sur les 2 ans et demi de « présidence normale » de François Hollande. Ce bilan sur les principales mesures économiques et sociales prises par le gouvernement depuis mai 2012, fait le lien avec les préoccupations des Français.
Alors que l’emploi reste le thème le plus préoccupant pour 35% de la population et que le gouvernement est décrié pour sa mauvaise gestion de l’économie française (85%, +3 points par rapport à octobre), la lutte contre le chômage sous François Hollande reste loin de faire l’unanimité. Elle est jugée « mauvaise » par 76% des Français, un chiffre qui monte à 89% chez les partisans de l’UMP, les plus virulents à l’égard du Président sur cette question.
Aussi, parmi les mesures qui ont le plus déplu aux Français, on retrouve la réforme des rythmes scolaires (66% la jugent « mauvaise ») et l’intervention militaire française au Mali (47% la considèrent comme une « mauvaise mesure »), qui sont davantage critiquées par les sympathisants de droite (UMP et FN confondus) que de gauche.
A l’inverse, les mesures les plus appréciées ont trait au volet social et démocratique de la politique hollandienne. Ainsi, 60% des Français saluent la création de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, et 51% jugent comme une « bonne mesure » le rétablissement partiel de la retraite à 60 ans. Enfin, la loi Duflot sur le logement est également perçue comme une « bonne mesure » par 1 Français sur 2 (50%, quand seulement 31% la jugent « mauvaise »).
Les impératifs pour la suite ? Réduire les impôts pour plus de 8 Français sur 10
En ce qui concerne la suite du mandat présidentiel, les Français demandent avant tout à l’équipe dirigeante de se concentrer sur les impératifs économiques (baisse des impôts et réduction du déficit), avant de se lancer dans des réformes institutionnelles ou une éventuelle dissolution de l’Assemblée Nationale.
En effet, lorsque l’on demande quelles mesures seraient bonnes ou mauvaises à prendre, la baisse des impôts pour les ménages arrive de très loin en première position, considérée comme une « bonne mesure » par plus de 8 Français sur 10 (82%). Elle est extrêmement sollicitée dans l’ensemble des classes politiques, et seuls les centristes sont un peu moins nombreux à vouloir une telle mesure (77%) par rapport aux autres appartenances partisanes (toutes donnent plus de 80%).
Et lorsque l’on demande quelles évolutions pourraient influencer positivement l’opinion qu’ont les Français de leur Président, 46% répondent « une baisse significative des impôts d’ici deux ans » (une proposition qui arrive derrière « une baisse significative du chômage », choisie par 61% des Français).
Alors que la commission européenne vient de mettre en doute les prévisions du gouvernement français de ramener le déficit public à 3% d’ici 2017, les Français eux, sollicitent massivement une telle mesure : elle est jugée « bonne » par 68% des répondants, et plébiscitée par plus des 3/4 des sympathisants PS-EELV (79%) et UMP (76%).
Parvenir à une telle prouesse garantirait à François Hollande de regagner la confiance d’une partie de l’opinion, puisque 40% des Français estiment qu’une « baisse significative du déficit d’ici deux ans » améliorerait positivement l’image qu’ils ont du Président de la République.
Enfin, pour ce qui est des changements institutionnels, alors que 46% des Français souhaiteraient une dissolution de l’Assemblée Nationale, 37% seulement estiment « probable » que cela arrive. En revanche, un Français sur deux (51%) parierait sur un changement de Premier Ministre d’ici 2017. Qui, après Valls, pour remettre à flot la côté de popularité du couple exécutif ?