Alors que François Hollande se maintient à 15% d’opinions favorables, Manuel Valls remonte la pente et totalise 24% d’opinions positives en octobre (+2 points)
Après une rentrée mouvementée, tant sur le plan national (avec la sortie du livre de Valérie Trierweiler et le retour en politique de Nicolas Sarkozy) qu’international (avec les nécessaires prises de positions de la France face à la poussée de l’Etat Islamique), l’exécutif français ne parvient pas à améliorer son image. François Hollande stagne à 15% d’opinion favorable, tandis que le Premier Ministre améliore légèrement son score d’opinion positive.
Le Président de la République maintient son score à 15% d’opinions favorables, un score qui semble incompressible à présent (il n’est descendu en dessous de la barre des 15% qu’à deux occasions cette année, en atteignant un score historiquement bas de 13% d’opinions favorables en avril dernier). Malgré cette apparente stagnation, on observe cette fois chez les français un glissement vers des opinions plus modérées : le Président totalisait 22% d’opinion « plutôt défavorable » en septembre, il atteint ce mois-ci 27% (+5 points). Logiquement, ceci se traduit par la réduction de son score d’opinion « très défavorable » de 6 points, qui passe ainsi de 58% le mois dernier, à 52% en octobre.
Manuel Valls, qui a bénéficié du vote de confiance accordé par l’Assemblée Nationale le mois dernier, se refait une petite santé dans l’opinion. Après un mois aux teintes entrepreneuriales, marqué notamment par sa visite outre-Rhin et sa rencontre avec la chancelière allemande lors d’un congrès de la Fédération des industriels allemands, le Premier Ministre gagne 2 points d’opinions favorables (passant de 22% en septembre à 24%). Il diminue son score d’opinions négatives de 3 points, qui passe ainsi de 69% à 66% en octobre.
Avec ses discours justifiant les frappes françaises en Irak et prônant une unité nationale autour de l’action militaire française contre l’Etat Islamique, le Premier Ministre a su convaincre sa famille politique. Il gagne auprès d’elle 9 points d’opinions positives (les sympathisants PS déclarant 57% ce mois-ci, contre 48% le mois dernier), mais redore aussi son image auprès de la droite : les sympathisants UMP et FN le créditent chacun de 4 points d’opinions positives supplémentaires. Ce pour finalement comptabiliser respectivement 14% (UMP) et 13% (FN) d’opinions favorables au sein de ces électorats en octobre.
8 Français sur 10 désapprouvent l’action du gouvernement en octobre, et l’opinion se recentre sur des préoccupations économiques et sécuritaires
La nouvelle équipe gouvernementale ne parvient pas à séduire les français, qui sont toujours - et seulement - 14% à approuver son action en octobre.
Mais alors que 80% des français disent avoir une image défavorable de l’action gouvernementale (même score qu’en septembre), on observe la même mécanique de glissement d’opinion vers des avis moins tranchés en ce qui concerne l’évaluation du gouvernement. Pour 51% de mentions « très défavorables » en septembre, le gouvernement n’en récolte plus que 47% ce mois-ci (-4 points). Des citoyens pas convaincus mais un peu moins hostiles à la politique gouvernementale, exception faite des sympathisants centristes chez qui l’on note une augmentation considérable d’opinion négative : de 79% le mois dernier, ils sont aujourd’hui 88% (+9points) à se dire défavorables à l’action gouvernementale.
Les thématiques économiques opèrent également un retour parmi les préoccupations des français : la dette et les finances publiques (11%, +2points), les impôts (10%, +1point), mais aussi la croissance (5%, +1point) sont en augmentation ce mois-ci, après les nombreux discours de Manuel Valls sur la nécessité de mettre en place une politique fiscale favorisant à la fois les entreprises et les ménages. Malgré leurs préoccupations économiques, moins d’un français sur 4 (24%) estime crédible la promesse du gouvernement de réduire l’impôt sur le revenu, qui favoriserait avant tout les ménages les moins aisés (pour 41% d’entre eux).
Enfin, après l’assassinat d’Hervé Gourdel par des membres de l’EI, et les récentes menaces proférées par le groupe djihadiste à l’encontre des occidentaux et des ressortissants français, l’opinion se recentre sur des questions sécuritaires. En effet, alors qu’on observe un recul certain sur les préoccupations liées au chômage et à l’emploi (-3 points, passe de 39% à 36% en octobre), les questions de sécurité semblent plus présentes dans l’esprit des français. L’insécurité est ainsi le principal sujet de préoccupation pour 7% de la population, en augmentation de 2 points par rapport au mois dernier. Ce alors même que seuls 13% de l’opinion estime le gouvernement capable de « protéger les intérêts des personnes comme moi ».
Plus d’un français sur 2 défavorable au retour en politique de Nicolas Sarkozy, dont le discours n’a pas convaincu : 40% désapprouvent sa proposition de « dépasser le clivage gauche-droite »
Nicolas Sarkozy annonçait son retour sur la scène politique fin septembre, et semble ne pas bénéficier du soutien attendu. Même si 84% des sympathisants UMP se disent favorables à ce « come back » politique, Sarkozy ne suscite pas l’adhésion des français dans leur ensemble : 56% désapprouvent son retour (contre 32% favorables). Quant à sa candidature au poste de Président de l’UMP, pas d’engouement là non plus, on observe davantage un rejet de l’opinion : 48% des français disent « ne pas souhaiter » l’élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de l’UMP, et 27% se disent « indifférent(e)s » à une potentielle élection de l’ancien chef de l’Elysée.
Lors de son intervention télévisée, l’ancien chef d’Etat a cherché à se présidentialiser à nouveau, en proposant de refonder l’UMP en « dépassant le clivage gauche-droite », et en se posant ainsi comme un arbitre au-delà des idéologies partisanes. Ce discours ambivalent (se poser comme un arbitre des partis politique tout en briguant la présidence de l’un d’entre eux) n’a pas convaincu : 40% des français se sont dit défavorables à sa proposition de « dépasser le clivage gauche-droite », un chiffre qui atteint 46% chez les frontistes, 52% au centre, 60% des sympathisants d’extrême gauche, et 62% des socialistes.