Suite à la création du site et du hashtag #Balancetonporc, qui a amené à l’affaire Weinstein et à la faillite du studio, le combat contre le harcèlement et les agressions sexuelles est plus que jamais au cœur du débat public. Publicités, lois, réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui prennent position pour lutter contre un fléau qui touche essentiellement les femmes.
C’est le cas de la RATP et la SNCF qui ont récemment pris position dans une campagne d’affichage déployée dans tout le réseau Transilien Ile-de-France. Disposées dans les couloirs du métro parisien, sur les abribus ou dans les RER, le message est clair : "Ne minimisons jamais le harcèlement sexuel". Cette campagne vise également à faire connaître le numéro d’urgence permettant de donner l’alerte en cas d’agression/d’harcèlement sexuel.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Les Français se sentent-ils en sécurité dans les transports en commun ?
Les mesures mises en place sont-elles rassurantes ?
Un sentiment d’insécurité chez les femmes
Aujourd’hui, 41% des Français affirment ne pas se sentir en sécurité dans les transports en commun. Dans le détail, ce chiffre a tendance à différer entre les hommes et les femmes. En effet, chez les hommes, ils sont moins nombreux à tenir ce propos soit 34% vs 48% chez les femmes. D’autre part, une majoritée s’accorde à dire que les transports en commun sont des lieux plus hostiles et dangereux pour les femmes que pour les hommes. En effet, 77% des Français déclarent être d’accord avec cette affirmation (75% chez les hommes, et 79% chez les femmes).
La RATP et la SNCF s’engagent
La campagne d’affichage choc de la RATP et la SNCF met en scène une femme apeurée tenant la barre du métro dans un milieu naturel hostile et menacée par des prédateurs (ours, requins, loups…).
Avec un slogan qui vise à pousser les voyageurs à prendre conscience des problématiques liées au harcèlement sexuel et agressions dans les transports en commun : "Victimes ou témoins, donnez l'alerte !" mais également à communiquer sur la mise en place d’un numéro d’urgence (afin de pouvoir donner l’alerte en cas d’agression ou d’harcèlement sexuel).
Qu’en pensent alors les Français ? Est-ce un dispositif utile et suffisant ?
70% pensent que ce dispositif est utile (dont 27% qui déclarent même que cela est très utile) avec une majorité pour les femmes 73% vs 68% pour les hommes.
Toutefois, 66% des Français trouvent cela insuffisant et 40% déclarent cela inefficace. La RATP & la SNCF vont devoir aller plus loin dans la démarche de sensibilisation pour rassurer les Français et faire face à leur scepticisme…
Beaucoup d’utilisateurs ne sont pas convaincus et accusent la campagne de ne pas identifier clairement le cœur du problème. L’image d’animaux prédateurs fait réagir les particuliers mais aussi les professionnels à l’image de l’association 30 millions d’amis :
Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France a réagi lors d’une conférence de presse et explique que la volonté n’était pas de stigmatiser les hommes mais les prédateurs. La région a aussi expliqué son choix d’utiliser des animaux sauvages par le fait de ne pas vouloir stigmatiser un type de personne en particulier.
Malgré les nombreuses réactions, les dispositifs mis en place pour cette campagne ne semblent pas encore suffisant puisque seulement 33% des Parisiens se souviennent de l'avoir déjà vu.
Méthodologie :
Etude Omnibus YouGov réalisée du 15 au 16 mars 2018 sur un échantillon de 1 002 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.