Baromètre politique YouGov / HuffPost Jan. 2014 : retour sur l'affaire Valls/Dieudonné

Lucie SchweizerBrandIndex Senior Client Service
janvier 16, 2014, 10:10 AM GMT+0

Les répercussions de l’affaire Dieudonné dans l’opinion, les français face à la réforme des allocations chômage, et la popularité du gouvernement, YouGov, en partenariat avec le HuffPost, revient sur l’actualité politique française des dernière semaines.


L’exécutif moins mal aimé

Deux mois après avoir endigué une chute de popularité inédite dans l’histoire du baromètre, et alors même que « l’affaire Gayet » est au-devant de la scène médiatique (sondage réalisé du 10 au 13 janvier), le Président, le Premier Ministre, et le gouvernement ne gagnent pas en popularité et réduisent même leurs scores d’opinions défavorables, respectivement de 4, 2 et 3 points de pourcentage. Le Président et son gouvernement gagnent surtout en popularité dans leur propre camp (respectivement +7 et + 10 points par rapport à décembre). Seul Jean-Marc Ayrault perd un point d’opinions favorables, passant de 15% en décembre à 14% ce mois-ci.

A la veille de la conférence de presse donnée par François Hollande le mardi 14 janvier, le Gouvernement est même parvenu à redorer son image sur les questions économiques (+ 3 points pour ceux qui estiment que le gouvernement a une « bonne gestion de l’économie »), et sur sa capacité à « prendre des décisions impopulaires si elles sont bonnes pour le pays » (+ 2 points). Même si ces scores restent bas (16% et 33%), leur évolution, elle, est en ligne avec l’annonce récente du Président de la mise en place d’un pacte de solidarité, alors même que le chômage et l’emploi sont plus que jamais les préoccupations principales des Français (pour 38%, + 4 points par rapport à décembre).

Réforme du chômage : les Français veulent y aller doucement

Face à la réforme des allocations chômage qui débutera par les négociations entre les différents partenaires sociaux ce mois-ci, les Français s’avèrent prudents.

Pour remédier au déficit de 4,1 milliards d’euros qu’a cumulé l’UNEDIC sur l’année 2013, ils sont plus d’un quart (26%) à privilégier la solution de diminution progressive dans le temps du montant des allocations chômage. La réduction de la durée d’indemnisation est seulement préférée par moins d’un Français sur cinq (19%), tandis que seuls 8% souhaiteraient voir les cotisations sociales augmenter comme solution pour pallier au déficit.

Les clivages politiques traditionnels que l’on trouve généralement sur de telles questions ne sont plus saillants : la théorie qui voudrait que les sympathisants de gauche préfèrent considérer une augmentation des cotisations sociales plutôt qu’une diminution du montant ou de la durée d’indemnisation ne se vérifie pas, puisqu’ils ne sont que 11%, à peine plus que le total national (8%), à préférer cette solution.

L’affaire Dieudonné impacte Valls

Les derniers rebondissements de « l’Affaire Dieudonné » semblent avoir quelque peu divisé les Français : 38% approuvent l’interdiction des représentations du spectacle « Le Mur » de Dieudonné, tandis que 32% la désapprouvent. PArmi eux, 51% des sympathisants Front National et 41% des sympathisants d’extrême gauche : la stratégie de "positionnement antisystème" du comédien a payé, puisqu'elle semble avoir bien pris dans ces franges politiques.

Pour les Français, cette mesure constituerait davantage une atteinte à la liberté d’expression (45%), bien plus qu’un moyen de faire respecter la loi (37%), de prévenir l’antisémitisme (32%) ou les troubles à l’ordre public (29%).

En revanche, on retrouve un consensus très fort sur les conséquences « publicitaires » de la mesure d’interdiction annoncée par le ministre de l’Intérieur. Pour 64% des Français, cet emballement politique « fait de la publicité à Dieudonné et ses idées », une opinion surtout partagée par les sympathisants de centre-droit (70% des centristes et 74% des UMPistes).

En réaction à l’affaire qui a pris une véritable tournure politico-médiatique ces dernières semaines, la cote de popularité de Manuel Valls baisse de 7 points par rapport à décembre et passe de 38% à 31% d’opinions favorables. Mais c’est surtout lorsque l’on comptabilise les opinions négatives qui lui sont attribuées que l’on prend réellement la mesure de la débâcle pour le ministre de l’Intérieur. Ainsi, son score net (% d’opinions positives - % d’opinions négatives) chute de plus de moitié, en passant de 19 à 7 points. Malgré cela, Manuel Valls reste la personnalité politique la plus appréciée des Français, à égale proportion d’opinions favorables avec Nicolas Sarkozy (31%).

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Crédit image : GETTY - Antoine Antoniol

Sondage effectué par l’institut YouGov France pour le HuffPost, sur un échantillon de 1035 personnes, représentatif de la population française, méthode des quotas. Le sondage a été réalisé sur internet du 10 au 13 Janvier 2013. Tous les chiffres sont – sauf mention contraire – de YouGov France